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La prime de cooptation des salariés du CHU de Montpellier n'est pas une priorité pour les syndicats

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Le CHU de Montpellier a annoncé le 24 janvier 2023 la mise en place d'une "prime de cooptation" pour récompenser les salariés qui aident au recrutement d'infirmiers. La CGT dénonce une "prime de la honte".

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illustration © Maxppp - pqr/ l'est républicain

Pour inciter les salariés du CHU de Montpellier à recruter des infirmiers, la direction a annoncé lors de ses vœux le 24 janvier dernier une "prime de cooptation", pour faire face à la crise du recrutement dans l'hôpital public. Le dispositif est présenté aux élus du CSE le 14 février, pour une mise en place le 1er mars. Tous les salariés contractuels et titulaires sont éligibles, sauf les cadres. La prime est de 600 euros brut, plafonnée à 1.800 euros par an maximum. Elle ne sera versée que cinq mois après le recrutement, et seulement si le "filleul" n'a jamais candidaté au CHU auparavant. "Un des meilleurs réseaux, c'est le bouche à oreille. On a potentiellement 12.000 ambassadeurs du CHU, et donc 12.000 recruteurs", explique Judith Le Page, DRH du CHU de Montpellier.

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80 postes à pourvoir immédiatement

Ce système de parrainage concerne uniquement les infirmiers, les infirmiers de blocs et les infirmiers anesthésistes, car "c'est là où nous avons le plus de besoins", développe Judith Le Page. "Actuellement, nous avons 80 postes à pourvoir. Sur l'ensemble de l'année, c'est 350 nouveaux infirmiers dont nous avons besoin pour remplacer les départs, comme les départs en retraite et les congés parentaux", et pour augmenter le nombre d'infirmiers au CHU. "Il faut savoir que le métier infirmier est en recul dans les hôpitaux publics, et dans les cliniques privées. En 2021, on a -0,8% d'infirmiers dans les hôpitaux et cliniques, donc c'est une problématique nationale. Et on a un nombre d'infirmiers en formation actuellement insuffisant pour répondre à l'ensemble des besoins", déplore Judith le Page.

"On arrive à recruter, mais on n'arrive pas à garder les gens"

Le problème pour FO, le syndicat majoritaire au CHU, c'est que le financement de cette prime doit se faire dans le budget dédié à l'amélioration des conditions de travail. "On peut comprendre qu'il y a ait des difficultés de recrutement", reconnaît le syndicat. "Le problème, c'est qu'on dit aux salariés qu'on va ponctionner le budget qui leur est alloué pour permettre de recruter, donc c'est mal perçu par la communauté", développe Laurent Brun, secrétaire FO au CHU de Montpellier. "Le meilleur vecteur attractif, c'est le bouche à oreille et pour ça, il faut réussir à vendre ses propres conditions de travail. Si on travaille dans de bonnes conditions, on est plus à même de vendre son travail."

Pour Pierre Renard, infirmier et délégué du personnel CGT, deuxième syndicat représentatif eu CHU de Montpellier, le fond du problème, c'est l'attractivité de l'hôpital : "On arrive à recruter, mais on n'arrive pas à garder les gens. Au niveau de travail intrinsèque, on sent bien qu'on est une profession en grande difficulté, le travail est de plus en plus dur, et les salaires ne sont pas assez importants. On n'attend pas une prime de 600 euros, on attend des solutions pour exercer dans de meilleures conditions, et du matériel haut de gamme."

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