Une partie de chasse à courre fait polémique à Ingrannes avec un cerf retranché dans un jardin

Sylvain est un chasseur de petit gibier, pour autant, cet habitant d'Ingrannes dans le Loiret n'a toujours pas digéré ce qui s'est passé samedi dernier devant ses yeux. "J'étais chez moi quand j'ai entendu du bruit dehors. J'ai vu un cerf apeuré et réfugié dans mon jardin et une meute de chiens qui arrivait". Sylvain a tenté de faire fuir les chiens en les arrosant avec un jet d'eau et c'est à ce moment là qu'un homme à pied, faisant partie de l'équipage de chasse à courre, est arrivé.

ⓘ Publicité

"J'ai vraiment eu peur qu'ils le tuent ici, dans mon jardin"

"Il avait un bâton et un fouet pour repousser les chiens vers le cerf. Là, je lui ai dit que le cerf était chez moi. Mais, j'ai vraiment eu peur qu'ils [les chasseurs] le tuent ici, dans mon jardin". Finalement, les chasseurs et les chiens sont repartis. Le cerf lui est resté chez Sylvain quelques heures avant de regagner la forêt dans la nuit. "Moi, je n'ai rien contre la chasse à courre" insiste Sylvain, "mais quand l'animal est pris, il faut le relâcher. Nous ne sommes plus des barbares ou des colonisateurs comme au 18e siècle".

Des incidents récurrents selon le collectif AVA

Cet incident est remonté jusqu'à l'antenne orléanaise AVA, un collectif qui milite pour l'Abolition de la vénerie aujourd'hui. Dès mercredi, sa porte parole locale, Keely Fischer, a mis en ligne une petite vidéo pour raconter l'incident. "Depuis, j'ai reçu énormément de témoignages venant d'Ingrannes même. Les gens nous appellent à l'aide pour en finir avec ces pratiques, pour que les maires des communes prennent des arrêtés afin que les chasses à courre respectent la loi et les propriétés privées."

Pour la jeune militante, la chasse à courre est encore un peu un sujet tabou sur le Loiret. "Les gens ont tendance à s'écraser devant ces chasseurs qui ont, je le dis sans hésiter, un fonctionnement un peu mafieux. Mais, aujourd'hui, si on libère la parole, si les gens dans les villages se mobilisent, on pourra enfin faire évoluer les choses et en finir avec cette barbarie". Sur l'incident de samedi dernier à Ingrannes, l'équipage mis en cause, le Rallye Combreux, assure lui n'avoir pas commis de faute. En France, on estime qu'il y a environ 10.000 passionnés de chasse à courre et près de 400 équipages.