Une cérémonie au camp de Gurs pour la journée nationale du souvenir des victimes de la déportation

L'amicale du camp de Gurs, l'association Terre de mémoires et de luttes et les élus locaux se sont rassemblés ce dimanche 29 avril au camp de Gurs, près de Navarrenx, pour rendre hommage aux victimes de la déportation. Plus de 60 000 personnes, des républicains espagnols, des Juifs et des "indésirables" (des handicapés et des homosexuels), sont passées entre les murs du camp. Une histoire douloureuse, encore taboue dans le Béarn, mais qui doit "sortir de l'oubli", martèle Raymond Villalba, conseiller municipal à la mairie d'Oloron.

Aujourd'hui plus que jamais

Ses parents Carmen et Luis se sont rencontrés dans le camp dans les années 30, en fuyant la guerre civile et le début du franquisme. "Mon père venait du Pays basque espagnol, ma mère des Asturies. J'existe grâce au camp de Gurs." Depuis des années, il "bataille", pour transmettre l'histoire de ce camp. "Mes parents n'ont jamais voulu cacher les souffrances, l'enfermement qu'ils ont subi, les personnes qui meurent de froid, de peur, ou de maladie."

Depuis des années il n'a manqué aucune cérémonie. "Dans le contexte actuel, avec ce qu'il se passe en Ukraine, à Gaza, ce chaos qui revient de nouveau, il ne faut pas oublier et dire aux jeunes que la paix est fragile." Pourtant, force est de constater que les jeunes sont les grands absents de cette cérémonie.

Quand Gurs était évoqué dans "Les dossiers de l'écran"

Pierre-Henri Teitgen, résistant, capturé et torturé par la Gestapo avant de s'évader, Compagnon de la Libération puis ministre sous la 4e République parlait du camp de Gurs en 1976 dans l'émission Les dossiers de l'écran. Il débattait face à des défenseurs du Maréchal Pétain et évoquait l'horreur de Gurs et de la Collaboration. Il est ensuite devenu Juge à la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Il est enterré à Sauveterre-de-Béarn, où une rue porte aussi son nom.