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Une association se mobilise à Saint-Just-Saint-Rambert contre l'expulsion de Wenceslas, travailleur sans-papier

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Après cinq ans en France et le rejet de sa demande d'asile, Wenceslas risque d'être renvoyé au Gabon. Son obligation de quitter le territoire français pourrait être appliquée dès le 3 avril. Ce travailleur sans-papier à Saint-Just-Saint-Rambert craint des persécutions politiques dans son pays.

Wenceslas est en CDI à la brasserie de l'Industrie depuis plus d'un an, mais n'est toujours pas régularisé. Wenceslas est en CDI à la brasserie de l'Industrie depuis plus d'un an, mais n'est toujours pas régularisé.
Wenceslas est en CDI à la brasserie de l'Industrie depuis plus d'un an, mais n'est toujours pas régularisé. © Radio France - Louise Thomann

Il ne lui manque qu'une chose pour rester en France à Saint-Just-Saint-Rambert: "des papiers" soupire Wenceslas. Sans ces documents, il risque d'être expulsé au Gabon, son pays natal, le 3 avril.** A une semaine de la date fatidique, l'association Un toit c'est tout, qui accompagne dans la Loire douze famille déboutée de l'asile dont celle du Gabonais, lance un appel au préfet pour suspendre l'obligation de quitter le territoire français en attendant que la justice examine les recours.

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De psychologue il devient commis de cuisine

Arrivé en France en 2019, ce psychologue et son épouse ont vu leur demande d'asile rejetée. Une première OQTF le vise depuis, jamais appliquée. Mais suite à un contrôle d'identité en décembre 2023, il est visé par une nouvelle OQTF, et a été avisé par les gendarmes raconte-t-il, qu'elle sera appliquée le 3 avril. "C'est stressant et angoissant" dit-il, en posant son tablier de cuisine.

Depuis 2020, il a troqué son métier de psychologue pour celui de commis de cuisine à la brasserie de l'Industrie, à Saint-Just-Saint-Rambert. Il lui fallait travailler pour avoir des papiers, mais on lui demandait des papiers pour travailler : "on ne savait plus à quel saint se vouer" soupire-t-il, soulagé d'avoir trouvé un patron qui accepte de "bidouiller" pour lui fournir des fiches de paye et déclarer son emploi.

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Une famille intégrée dans le village

Ses deux CDD se transforment en CDI : "c'est un très bon élément" témoigne son patron, Thierry Grangin, qui l'a recruté à la sortie du Covid quand il peinait à compléter son équipe. Quand il a appris qu'il risquait de perdre son employé, il a écrit au préfet de la Loire. "Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'il a quitté le Gabon. Il cherche la sécurité et le bien-être pour sa famille, et c'est pour ça qu'il fait tous ces efforts."

Wenceslas raconte : une fois installé dans la Loire, il a d'abord fait du bénévolat en tant que maraîcher pour la structure d'insertion Oasis pendant huit mois avant de trouver son poste en cuisine. "J'ai fait ma vie ici, je paye mes impôts, j'ai ouvert un compte en banque, j'ai même un livret A" énumère-t-il.  Sa femme fait aussi du bénévolat pour la Croix Rouge et donne des cours de français.

Des recours à l'étude

"Je trouve ça scandaleux que la France se prive de gens de cette qualité" s'indigne Anne-Marie, les larmes aux yeux. Depuis plus de deux ans, elle accompagne Wenceslas dans ses démarches, que ce soit pour inscrit ses deux enfants à l'école ou pour acheter une trottinette électrique pour aller au travail. "Darmanin [le ministre de l'intérieur] avait dit vouloir être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants : là ce sont des vrais gentils" abonde un autre militant de Un toit c'est tout.

À une semaine de la date couperet du 3 avril, la pétition contre l'expulsion du père de famille rassemble plus de 1.400 signatures. L'association en appelle au préfet, et sollicite les élus, pour retarder l'application de l'OQTF le temps que la cour d'Appel de Lyon étudie leur recours.

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