Un restaurant pour les enfants et pour les aînés dans le Roumois en 2024

Un laboratoire de préparation de repas, une espace de restauration avec différentes ambiances acoustiques, un bâtiment qui produira de l'électricité avec des panneaux photovoltaïques, c'est un chantier à 2,6 millions d'euros pour la commune de Flancourt-Crescy-en-Roumois (financé à 74% par l'État, le conseil départemental de l'Eure, le programme européen Leader et la Mutualité Sociale Agricole). Le restaurant intergénérationnel devrait accueillir ses premiers convives en septembre 2024.

ⓘ Publicité

Manger mieux et local

Un des objectifs de ce futur restaurant intergénérationnel est de "passer commande auprès des producteurs locaux de façon à ce que la commande publique participe à dynamiser la production et l'innovation agricoles", explique Bertrand Pecot. Pour le maire, "le temps du repas est un temps éducatif à part entière et l'alimentation de qualité est un vecteur de bonne santé" et Bertrand Pecot veut donc en finir avec la restauration industrielle : "On est obligé de constater que nous-mêmes, quand on goûtait les aliments qu'on proposait aux enfants, on comprenait pourquoi ils boudaient quelques fois".

Rompre l'isolement des personnes âgées

Bertrand Pecot veut faire ce restaurant "un lieu de rendez-vous entre les générations". Il accueillera en effet les 240 enfants des écoles Olympe de Gouges et Pierre Mendès France qui déjeunent à la cantine et les aînés, "pour partager de bons repas et rompre l'isolement, voire la solitude pour certains quand ils n'ont plus la capacité de se déplacer". Une bonne initiative pour Jean-Maurice Boivin, 74 ans, qui habite depuis plus de cinquante ans dans le village : "Ça va nous permettre de plus nous connaître, c'est primordial".

Même sentiment pour Christine Bonnet, à Flancourt depuis 28 ans, "on participe à la vie du village d'une certaine façon". Christine Bonnet est veuve depuis un an et "il n'y a pas beaucoup de visites de gens du village. Si moi, je ne vais pas à l'extérieur pour voir du monde, on s'enferme quelque peu", reconnaît-elle.

Le maire y voit un double intérêt, la transmission de la part des aînés mais "les enfants sont aussi capables de leur apporter beaucoup, leur apprendre à se servir d'une tablette" par exemple. Le restaurant sera même ouvert aux aînés des communes voisines en s'inscrivant pour ceux qui souhaitent déjeuner très régulièrement. Une option, plus complexe administrativement, pour venir y déjeuner une fois de temps en temps est à l'étude.

La commune proposera d'aller les chercher chez eux en minibus, mais "on ne sera pas pressé de les ramener, il y aura toujours un jeu de cartes ou de dominos qui traînent", ajoute le maire qui espère que les seniors partageront des moments avec les enfants lors du temps périscolaire pour, par exemple, "un atelier jardinage ou un atelier couture".