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Un dispositif d'accueil et d'hébergement pour les hommes auteurs de violence au sud de Rouen

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Le dispositif d'accueil et d'hébergement des hommes auteurs de violence à Elbeuf au sud de Rouen existe depuis 2008 au sein de l’association ASAE. Pour sa directrice, accueillir ces hommes c'est une façon de lutter contres les violences faites aux femmes. Mais les moyens financiers manquent.

ASAE (Accueil Solidarité Agglo Elbeuf)
ASAE (Accueil Solidarité Agglo Elbeuf) © Radio France - Flavien Groyer

Parmi les dispositifs existants pour tenter de lutter contre les violences conjugales : l'accompagnement et l'accueil en hébergement des hommes auteurs de violence. L'association ASAE ( Accueil Solidarité Agglo Elbeuf) à Elbeuf au sud de Rouen l'organise depuis 2008 grâce à un protocole signé avec les parquets de Dieppe et de Rouen. Ce centre d'accueil héberge également des personnes sans abris ou des femmes victimes des coups de leur conjoint.  

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Pourquoi accueillir les hommes violents ?

Pour les hommes auteurs de violence, ce centre est d'abord un moyen de les extraire du domicile familial : "Ce n'est pas à la femme de partir, elle est déjà victime, on ne peut pas lui rajouter ce poids" explique la directrice d'ASAE, Marianne Laherte. "Parfois quand elle quitte le domicile avec ses enfants, elle n'a rien !"

Les hommes évitent également la détention provisoire : "On les reçoit par injonction des parquets".

On accueille pour échanger, pour qu'ils prennent conscience de la violence qu'ils exercent - Marianne Laherte

Les hommes quittent le centre après leur audience devant le tribunal : "On ne les revoit jamais après" . Elle continue : "Il y a un homme qui est resté trois mois, c'est le maximum que l'on ait eu".

Quels moyens financiers pour ce dispositif ?

Cet accueil n'est qu'une petite partie de l'activité de l'association car il n'y aucun lit ni aucune place dédié : seulement quatre à cinq hommes ont été accueillis depuis que Marianne Laherte a pris la tête d'ASAE en janvier 2018 : "On accueille beaucoup de sans-abris, c'est eux en priorité. Si on nous demande d'héberger des hommes auteurs de violence et qu'il n'y a pas de place, ce n'est pas possible !" e_xplique la directrice. Elle continue :"Pourtant, pour moi cet accueil doit être développé"._

Il faudrait donc plus de moyens financiers car "ce n'est jamais assez" estime la directrice. L'ouverture de place est en partie prise en charge par l'Etat mais cela coûte cher et les aides sont en baisse : "Une place coûte 21 000€ chez nous" assure Marianne Laherte. Il manque également des moyens humains : un service totalement dédiés avec des  travailleurs sociaux plus spécialisés serait idéal. La directrice espère que le grenelle de lutte contre les violences conjugales qui s'est ouvert début septembre puisse faire avancer les choses. 

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