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Un an après, la page de la grêle n'est pas encore tournée dans le sud-est de la Creuse

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Un an après l'épisode de grêle, le sud-est de la Creuse attend toujours les réparations. L'orage dévastateur a transformé les toitures de plusieurs communes en passoires au soir du 4 juin 2022. Les ouvriers sont à pied d'œuvre mais de nombreuses maisons restent encore sous les bâches.

Les couvreurs et charpentiers sont très sollicités dans le sud-est de la Creuse depuis un an. Les couvreurs et charpentiers sont très sollicités dans le sud-est de la Creuse depuis un an.
Les couvreurs et charpentiers sont très sollicités dans le sud-est de la Creuse depuis un an. © Radio France - Marie-Jeanne Delepaul

Les habitants du sud-est de la Creuse viennent de passer un an sous les bâches. La grêle a ravagé plusieurs communes il y a tout juste un an, au soir du 4 juin 2022. Depuis cet orage qui a transformé les toitures en passoires, c'est un défilé d'experts, d'assureurs, de charpentiers, de couvreurs. Plusieurs toitures ont été réparées, notamment sur les bâtiments agricoles, mais de nombreuses habitations attendent toujours.

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Les habitants ont passé une année entière sous les bâches à Dontreix.
Les habitants ont passé une année entière sous les bâches à Dontreix. © Radio France - Marie-Jeanne Delepaul

"J'en ai été malade"

Exemple à Dontreix : comme un symbole, le bâtiment des pompiers de cette commune de 428 habitants est lui-même encore sous les bâches, le toit devrait être réparé cet été. L'église est entièrement bâchée. Juste à côté habite Marie, 93 ans, qui fait partie des doyennes. Elle tremble encore de peur en pensant à cette nuit d'orage : "J'en ai été malade. C'était le 4 juin et le 15 août, on m'a amenée aux urgences, et depuis ce temps-là je ne vais pas bien. J'ai des rhumatismes et trop de tension."

La bâche installée au-dessus de son garage est abîmée et elle a des infiltrations, mais son charpentier n'est pas sûr de pouvoir passer avant la fin de l'année : "Ils sont débordés, il n'y a pas que nous !" Son voisin attend encore également les réparations : il lui manque l'avis des experts et des assurances. En plus des dégâts sur sa toiture, les peintures et le placo sont à refaire : "On a eu peur, on ne pouvait plus monter dans les chambres."

Dans le bourg de Dontreix, les experts et assureurs en sont encore aux diagnostics, un an après la grêle.
Dans le bourg de Dontreix, les experts et assureurs en sont encore aux diagnostics, un an après la grêle. © Radio France - Marie-Jeanne Delepaul

"On en a pour notre poche"

Odile a eu de la chance. La maison, les bâtiments agricoles et la grange de cette agricultrice à la retraite ont été perforés par la grêle, mais les toitures ont été réparées l'automne dernier. "On ne va pas se plaindre, l'assurance a bien pris en charge, mais on en a quand même pour notre poche." Le choc psychologique est encore présent : "On n'oubliera jamais", souffle-t-elle.

Fabrice, qui travaille pour l'entreprise de couverture et charpente Geais frères aux Mars, est sur le pont en ce moment à Dontreix : "On n'est pas au chômage, ça c'est sûr", plaisante-t-il. Aux chantiers déjà programmés avant l'épisode de grêle se rajoutent toutes les toitures à réparer dans le sud-est de la Creuse : "Les gens nous attendent bien sûr, certains attendront plus que d'autres."

L'église de Dontreix est encore entièrement bâchée.
L'église de Dontreix est encore entièrement bâchée. © Radio France - Marie-Jeanne Delepaul

La mairie obligée de rogner sur son budget

La municipalité est très concernée aussi car de nombreux bâtiments communaux sont touchés : l'église, l'école, la salle polyvalente, l'agence postale, la salle culturelle, la mairie, l'auberge, une maison dans le bourg... Le maire Denis Richin soupire : "On en a pour 250.000 euros de toiture à refaire, on ne connaît pas encore le reste à charge, mais du coup on a été obligés d'abandonner des projets communaux."

La commune renonce donc pour le moment à l'agrandissement de la salle polyvalente, et "lève le pied sur l'entretien des routes".

Les carrossiers également débordés

Hormis les charpentiers et couvreurs, les carrossiers sont également très sollicités. A Dontreix par exemple, 150 voitures ont été cabossées. Joseph Giardino tient le garage dans le bourg. En comptant Dontreix et les communes alentours il répare environ 300 voitures suite à l'épisode de grêle.

"Depuis un an, 70 à 80% des interventions sont liées à la grêle, précise-t-il. Le planning est très compliqué. Ca nous pénalise sur les chocs de tous les jours, on a des retards considérables. Il me faudrait trois carrossiers de plus, c'est introuvable et c'est ingérable." Avec des grêlons gros comme des balles de ping-pong voire des balles de tennis, certains toits ne peuvent pas être simplement débossés : il faut remplacer les pavillons, d'où l'allongement des délais.

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