Le nombre de chasseurs ne cesse de diminuer dans le département des Pyrénées-Orientales

Ils étaient 8.322 en 2009, ils ne sont plus que 5.776 à valider leur permis de chasse chaque année, selon le dernier bilan donné par la Fédération départementale des chasseurs des Pyrénées-Orientales (FDC66).

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Le modèle du chasseur de père en fils s'effrite

Une baisse de 31% du nombre de chasseurs dans le département sur ces quinze dernières années qui a une explication plutôt simple selon Hervé Calt, le président d'une association intercommunale de chasse agréée (AICA) dans le Fenouillèdes.

"Il n'y a plus de transmission familiale de la chasse, ce qui est vraiment dommage ! Moi, à 7-8 ans, j'allais chasser avec mon père, alors que maintenant, les jeunes, c'est Internet... La chasse ne les intéresse pas" se désole Hervé Calt qui a un fils de 15 ans.

En effet, lors de l'assemblée générale de la Fédération départementale samedi 6 avril au Boulou, les jeunes étaient en infériorité, et de loin.

Léa Londeix fait donc partie des exceptions. À 20 ans, cette jeune femme à la chevelure rouge flamboyante se passionne pour l'approche du gros gibier, mais aussi le travail des chiens lors de la chasse au petit gibier, sur les terres proches de Sournia.

Le retour à la nature et à la tradition contrebalance

Depuis deux ans, elle dispose de son permis de chasser. Une tradition familiale qui fait partie de sa culture et qu'elle pratique au moins deux week-ends par mois avec son père, ses grands-parents et son petit-ami.

"Mais au-delà des battues, il y a aussi les journées d'aménagement du territoire !" tient à rappeler Léa. Des journées où les chasseurs s'attellent à débroussailler. Cela permet d'ouvrir des chemins d'accès pour les chasseurs, mais aussi pour les secours et également d'éviter la propagation d'incendie grâce à l'entretien des terrains qui pourraient être en friche.

Des opérations de nettoyage des forêts sont également régulièrement organisées.

Son BTS Gestion et protection de la nature en poche, Léa Londeix espère que davantage de jeunes prennent le temps de s'instruire auprès des anciens. "Ils ont de vraies connaissances sur notre territoire et sur les espèces, ce qui est beau avec la chasse, c'est le partage entre générations et la transmission de ce savoir" précise-t-elle.

Mais Jean-Pierre Sanson, le président de la FDC66 et également président de la Fédération régionale des chasseurs d'Occitanie est plutôt confiant : "Nous avons chaque année de nouveaux profils qui passent leur permis de chasser, que ce soit des jeunes qui veulent un retour vers la nature ou des retraités qui s'installent dans le département et trouvent le temps d'aller à la chasse".

En 2023, 133 personnes se sont vu délivrer leur premier permis de chasse parmi les 175 candidats qui ont suivi la formation.

Pour rappel, en France, la chasse est une activité de loisirs réglementée.

Pour la pratiquer, il faut réussir l'examen qui permet la première délivrance du permis de chasse. Celui-ci doit ensuite être validé chaque année par la Fédération, sur la base d'un formulaire à remplir et du règlement des redevances et des cotisations, ainsi que d'une déclaration sur l'honneur que le chasseur est assuré et n'enfreint pas la loi. Les armes doivent également être déclarées en ligne.