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Précarité étudiante : à Dijon, certains étudiants s'attendent à "une année de sacrifices"

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La rentrée 2022-2023 sera plus chère pour les étudiants selon la Fédération Etudiante de Bourgogne Inter-Association. Face à l'inflation, l'augmentation des loyers et du budget alimentaire, certains jeunes vont devoir compter encore une fois leurs sous.

Le coût de la rentrée a encore augmenter en Bourgogne. Le coût de la rentrée a encore augmenter en Bourgogne.
Le coût de la rentrée a encore augmenter en Bourgogne. © Maxppp - PHOTOPQR/L'ALSACE/Vanessa MEYER

Le loyer ou encore la nourriture. Vous l'avez sans doute vu, les prix sont à la hausse. Des augmentations qui pèsent aussi sur nos étudiants. Selon une nouvelle étude de la Fédération Étudiante de Bourgogne Inter-Association (FEBIA), qui rassemble plus de 26 associations étudiantes et des élus du territoire, le coût de la rentrée 2022-2023 est de 4,71 % par rapport à l'année précédente. La fédération dénonce un peu plus la plongée des étudiants dans la précarité

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Des prix qui donnent le tournis à Nesrine, 18 ans et future étudiante en première année de médecine à l'Université de Bourgogne à Dijon. Pour cette rentrée, un étudiant doit donc s'acquitter de 2194.93 euros pour se lancer dans ses études. "Depuis 20 ans, un étudiant paye chaque année plus cher sa rentrée. Pour ne pas changer des mauvaises habitudes, c'est la même chose cette année. Les étudiants se précarisent toujours plus. On a toujours plus de monde dans les queues de nos épiceries solidaires. Certains sont aidés par leurs parents, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Les bourses ont été revalorisées de 4 %, l'inflation est d'aujourd'hui de 6,1 %", précise Louis Bichebois-Delhief, le premier vice-président de la fédération. 

Je mangerai une fois par jour

Des bourses, Nesrine ne peut compter que sur cela pour vivre. "Je ne peux pas travailler en plus, je dois me concentrer sur mes études. Et ma mère ne peut pas m'aider. J'ai des frères et sœurs". Alors la jeune femme a déjà fait les calculs de son budget . "J'ai 480 euros de bourse. Il faut retirer 254 euros pour la chambre du Crous, 15 euros pour les transports" et puis il y a les livres à acheter. Mais l'autre gros budget, c'est la nourriture. "Moi je n'irai qu'à la cantine [le restaurant universitaire]", précise-t-elle. Il faut dire qu'en tant que boursière, elle pourra profiter de repas à 1 euro. Mais ça ne suffira pas pour qu'elle rentre dans son budget. "Je me priverai des fois de manger. Je mangerai une fois par jour. 1+1 euro, à la fin du mois, cela fait beaucoup", assure Nesrine. 

D'autres comme Léane comptent profiter de bons plans comme l'application To good to go qui permet de récupérer dans des magasins et commerces des produits moins chers. "C'est une année de sacrifice. Ca fait peur de devoir faire aussi attention. Je ne sais pas à qui me confier et puis on se demande si c'est rentable". Car les jeunes filles sont prêtes à tout pour obtenir leur première année et ainsi devenir médecins. 

Des disparités suivant les villes

D'autant qu'à Dijon, c'est là où le coût de la rentrée a le plus augmenté parmi les villes de Bourgogne selon la FEBIA et qui_" s'explique par le fait que c'est la plus grande ville étudiante de la région, elle est aussi plus proche de Paris._ Le loyer mensuel est de 441,13 euros à Dijon alors qu'au Creusot par exemple, c'est en moyenne 100 euros de moins", précise Louis Bichebois-Delhief.

Une situation inégale entre les étudiants selon leur ville d'études que la FEBIA dénonce. Selon elle, les villes de Nevers, Mâcon ou encore Chalon-sur-Saône ne disposent pas de résidences universitaires Crous et les offres de restauration sont peu nombreuses voire inexistantes. Autre source d'inégalité, les prix des abonnements de transports en commun avec des réductions dites étudiantes qui ne sont pas suffisantes. "On souhaiterait que la mairie de Dijon créée un abonnement de 15 euros par mois pour son réseau de transport pour tous les étudiants et non plus que pour les boursiers", ajoute le vice-président de la FEBIA. 

Ainsi, la fédération appelle à ce que des logements en résidence CROUS soient construits dans les sites universitaires qui n'en possèdent pas. L'ouverture de nouvelles places sur les sites universitaires, de places dans le parc immobilier HLM pour les étudiants et les jeunes, ainsi qu'une réforme du système de bourse. 

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