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Pénurie de personnel dans le tourisme : à Mousterlin, on recrute des seniors

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Confrontée à une pénurie de personnel, notamment en fin de saison, la gérante d'un hôtel de Fouesnant a décidé de se tourner vers les seniors. Elle vient notamment de recruter un salarié de 64 ans.

Selon une étude de France travail, en 2023, sur 7.090 projets d'embauche dans le département, + de 63% se sont avérés difficiles Selon une étude de France travail, en 2023, sur 7.090 projets d'embauche dans le département, + de 63% se sont avérés difficiles
Selon une étude de France travail, en 2023, sur 7.090 projets d'embauche dans le département, + de 63% se sont avérés difficiles © Maxppp - Alexandre Marchi

Une réceptionniste de plus de 50 ans, un salarié de 64 ans au service en salle : à l'hôtel de la Pointe de Mousterlin, les seniors ont la cote. "C'est très apaisant", sourit Gwenola Bayes, la gérante de l'établissement fouesnantais. Confrontée comme ses collègues à une pénurie de personnel, la dirigeante a choisi de se tourner vers des personnes expérimentées. "En général, l'hôtellerie-restauration, c'est le premier job, mais certains y restent", résume-t-elle. Chaque été, l'hôtel embauche de jeunes saisonniers, la plupart en juillet-août, mais à la rentrée, les effectifs se font rares. "Hors la saison continue en septembre et c'est là qu'on a de plus en plus de mal à recruter", note la gérante.

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"Les jeunes ne savent pas parler aux clients"

Elle vient donc d'embaucher un sexagénaire à temps plein : "Il a travaillé toute sa vie dans l'hôtellerie-restauration mais il a eu une carrière hachée et il lui manque des trimestres", explique celle qui n'y voit que des avantages : "On n'a pas besoin de le former déjà. Et il forme les jeunes autour de lui". Et d'ajouter : "Ils ne font peut-être pas autant d'heures que les jeunes mais ils ont un professionnalisme, une expérience de relation avec la clientèle que les jeunes n'ont pas forcément". En matière d'accueil notamment : "Les jeunes, prendre le téléphone et dire : "Hôtel de la pointe de Mousterlin, bonjour", c'est compliqué, ils ne savent pas, ils ne savent pas parler aux clients, on est obligé de les éduquer".

Avec ses nouveaux salariés de plus de 50 ans, Gwénola Bayes est rassurée : "il y a une sérénité qu'on n'a pas forcément avec un jeune de 22 ou 23 ans".

Quatre chambres réservées aux saisonniers

La gérante de l'hôtel compte recruter une dizaine de personnes supplémentaires pour la saison 2024, dont certaines seront logées sur place. Là aussi, la gérante de l'hôtel, qui est aussi vice-présidente des saisonniers au sein de l'Umih, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, a dû s'adapter : "Mes parents avaient fait des logements saisonniers dans les années 70, il y avait une chambre, un lavabo et puis plus loin, vous aviez la douche et les WC à partager. Aujourd'hui, ce n'est même pas la peine d'imaginer que les saisonniers aillent dans ce genre de chambres".

Gwénola a donc "sacrifié" quatre de ses 43 chambres pour accueillir les travailleurs. Une quasi-obligation désormais : "les demandes des saisonniers pour venir travailler en Bretagne ou ailleurs, maintenant c'est nourri, logé, blanchi".

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