"On espère leur offrir une nuit d'hôtel" : à Paris, des parents d'élèves se cotisent pour les enfants à la rue

"Pas d'élève à la rue, pas d'enfant sans toit". Le message est affiché sur une grande banderole devant l'école Félix Faure dans le 15e arrondissement. Enseignants et parents d'élèves, réunis dans le collectif "Jamais sans toit -Paris 15" ont manifesté ce mercredi pour alerter sur l'urgence de la situation des enfants qui dorment à la rue. Face à l'inaction des pouvoirs publics, ils ont, pour le symbole, écrit une lettre au Père Noël, pour demander un toit pour chaque enfant.

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Rien que dans le quartier Balard, huit familles avec une dizaine d'enfants sont concernées. Des enfants de 4 à 9 ans, qui une fois l'école terminée, n'ont nulle part où aller. "C'est nous qui nous sommes rendus compte qu'il y a des enfants qui dorment dans la rue", explique Nicole Maupetit, présidente de l'association d'aide aux devoirs Mikado. "Un jour, on a dit à un gamin de relire un texte en rentrant à la maison. Et il nous a répondu "j'ai pas de maison". On s'est pris une claque ! ".

Pas de réponse des pouvoirs publics

" Ils dorment parfois dans des gymnases, dans le métro, sous un pont, dans des salles d'attente d'hôpitaux,  explique Sophie, membre du collectif. "Ils trouvent des solutions de bricolage chaque jour et ils ont rarement une réponse du 115 car il est saturé". Une situation intolérable pour ces enseignants et parents qui ont sollicité les pouvoirs publics, mais sans résultat. "On a demandé à la mairie, à la mairie centrale, à des commissions sociales du Sénat, que quelque chose soit fait. On a proposé qu'une maternelle soit ouverte pour les accueillir, on n'a jamais eu de réponse. C'est pour ça qu'aujourd'hui on s'est dit qu'on allait interpeler l'ultime protecteur des enfants, le Père Noël".

"Ce qui est paradoxal, c'est que ces enfants ont un droit à l'éducation, ils ont été inscrits dans nos écoles de manière tout à fait régulière. Mais une fois 16h30 passé, on les retrouve sur le trottoir et ils n'ont plus de droits. Comme s'ils était inexistants. C'est ça qui ne va pas. Il faut être cohérent. S'ils ont droit à l'école, ils ont droit à un toit aussi ."

Une cagnotte pour payer des nuits d'hôtels

Les parents ont donc décidé de prendre les choses en main en lançant une pétition et en organisant une cagnotte. Elle dépasse ce jeudi les 1900 euros. Avec cet argent, Laetitia, mère d'un élève scolarisé en CE2, espère pouvoir faire un cadeau de Noël à ces familles. "On imagine pouvoir leur offrir une nuit d'hôtel et, au moins, pendant les fêtes de Noël, avoir de quoi dormir au chaud et être en famille." Des vêtements chauds et de la nourriture ont également été collectés et distribués aux familles.

Cette mobilisation citoyenne a reçu le soutien de plusieurs élus de gauche, dont la sénatrice écologiste de Paris Anne Souyris*. "C'est important car on est face à la réalité des choses. Dans les rues de Paris, il y a un nombre inédits de familles à la rue avec des petits enfants. C'est scandaleux dans une démocratie, dans une ville, dans une France aussi riche qui ne devrait pas pouvoir laisser des personnes en danger à la rue, ce qui est la cas des enfants ."*

Pour aider ces enfants à la rue, le lien pour la une cagnotte est à retrouver ici et la pétition sur change.org.