Orléans : la ville en fait-elle assez pour la culture ?

La politique culturelle de la ville d'Orléans était à l'ordre du jour, ce lundi soir, du conseil municipal. L'occasion d'un exercice d'autosatisfaction dans les rangs de la majorité, auquel les groupes d'opposition ont évidemment répondu, pour nuancer le bilan. Comme un parfum de pré-campagne, à deux ans des élections municipales.

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Trois projets lourds en investissements

Pour le maire d'Orléans (ex-LR) Serge Grouard, c'est une évidence, "il n'y a jamais eu, dans l'histoire d'Orléans, autant de projets structurants et lourds en investissement lancés simultanément dans le secteur de la culture". Rénovation-extension du conservatoire (20 millions d'euros), construction de la nouvelle scène de musique actuelle en lieu et place de l'Astrolabe (18 millions d'euros), rénovation du musée des Beaux-Arts (17 millions d'euros), ce sont trois gros projets qui viennent d'être lancés et qui seront réalisés dans les prochaines années. On peut y ajouter d'importants travaux pour des monuments historiques, comme l'église Notre-Dame de Recouvrance, le Beffroi ou l'église Saint-Euverte. La culture représente ainsi 18% du budget des investissements de la ville d'Orléans.

Le festival Orléans Jazz ne reviendra pas

Du côté des événements organisés par la ville, William Chancerelle, l'adjoint à la Culture, revendique l'aspect "fédérateur" et "positif" de ce qui a été mis en place récemment : le Loire Art Show, qui met l'art du graff à l'honneur et qui a accueilli 25.000 visiteurs l'an passé (la prochaine édition est prévue en 2025), les expositions d'artistes professionnels à la Collégiale Saint-Pierre-Le-Puellier, le Grand PianO Festival dont la deuxième édition aura lieu du 26 au 30 juin. Au passage, Serge Grouard a confirmé que le Grand PianO Festival avait vocation à remplacer définitivement le festival Orléans Jazz qu'il avait supprimé en 2015 et qu'il s'était pourtant engagé à "recréer" lors de la campagne des élections municipales de 2020. "Il y a, de fait, une coloration jazz dans le Grand PianO Festival", souligne William Chancerelle.

Un bilan à nuancer, estime l'opposition

"On est tout de même assez loin de la promesse initiale", ironise Ghislaine Kounowski, conseillère d'opposition (PS). Le Grand PianO Festival, c'est 350.000 euros de budget, 4.000 spectateurs et seulement deux soirées au Campo Santo (à comparer avec les 650.000 euros de budget et les 40.000 spectateurs d'Orléans Jazz qui proposait jusqu'à cinq soirées au Campo Santo. "On y va progressivement, rétorque William Chancerelle, il faut du temps pour installer un festival, et cette formule est plus accessible". La gauche n'a pas manqué, non plus, de relever les projets abandonnés (la rénovation de la vinaigrerie Dessaux, la création d'un bâtiment culturel à l'Argonne), les événements supprimés (Les Voix d'Orléans), ou les lieux en souffrance (la maison Jeanne d'Arc). "On ne peut pas être en permanence dans la logique d'en faire toujours plus", assume Serge Grouard, qui annonce néanmoins une réflexion en cours pour un projet qui mettrait en valeur l'histoire d'Orléans, et notamment celle de Jeanne d'Arc.

A noter que ce lundi soir, peu après ce débat, les élus de gauche ont quitté l'hémicycle en plein conseil, après avoir été accusés d'avoir "cloué au pilori" l'association Orléoquence qui avait invité des membres du Rassemblement national à une réunion publique à la faculté de droit le mois dernier. Association subventionnée par la ville d'Orléans.