"On ne va pas signer un chèque en blanc" : les taxis de Laval dénoncent une nouvelle convention opaque
En Mayenne, les taxis ont manifesté devant le siège de la CPAM ce lundi 29 janvier. Une quarantaine de chauffeurs étaient réunis pour dénoncer leur nouvelle convention avec la Sécurité Sociale, qu'ils n'estiment pas assez claire.
En Mayenne, 90 % des activités des taxis consistent à transporter des patients assurés à l'hôpital ou pour des rendez-vous médicaux. Cela représente près de 500 km par jour pour les chauffeurs. Ce lundi 29 janvier, une quarantaine d'entre eux se sont rassemblés devant le siège de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie. Ils dénoncent une nouvelle convention entre les taxis et la sécurité sociale qui ne serait pas assez claire. Elle doit être signée avant la fin du mois.
Lorsqu'un taxi transporte un patient vers son domicile ou son lieu de soin, c'est la CPAM qui rembourse le trajet. Mais le chauffeur fait une remise ; aujourd'hui, c'est "entre 11 % et 14 %". Autrement dit, pour un trajet qui coûte 100 euros, la CPAM ne paie au taxi que 86, voire 89 euros. Le problème aujourd'hui, c'est que le nouveau montant de cette remise n'apparaît pas dans la future convention. "On a le sentiment de signer un chèque en blanc", souffle Alexandre Carcouet, le vice-président de la Chambre syndicale des artisans taxis de la Mayenne, "pour nous, c'est inadmissible de signer quelque chose qui n'est pas rempli. Personne ne signe un contrat avec des blancs à l'intérieur".
Certaines parties du trajet non remboursées
D'autant plus que certains kilomètres ne sont pas pris en compte par la CPAM par exemple, ceux pour aller retrouver le patient à son point de départ, explique Emmanuel Hardy, le président de la Chambre syndicale "Si on est obligé d'aller chercher le patient à 5 ou 6 km, il y a déjà une partie du transport qui n'est pas payée. Donc certains de ces transports-là sont déjà plus rentables", affirme le président.
Pour des trajets qui sont d'ailleurs de plus en plus longs : "on est un département rural où on a des lits dans les hôpitaux qui ferment et des spécialités qui n'existent plus du tout dans le département. Aujourd'hui, bon nombre de transports se font de plus en plus loin. Ça, la profession n'en est pas responsable", lance Emmanuel Hardy. Au quotidien, ce sont plus d'un patient sur trois qui doivent désormais être amenés en dehors du département.
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