Mutées contre leur volonté, des femmes de ménage se mobilisent à Grenoble

"Elior-Derichebourg, du balai, on n'est pas des serpillères." C'est le slogan de ces femmes de ménage en colère. En grève depuis vendredi, elles se sont mobilisées pour le deuxième jour d'affilée, ce mardi 27 février, devant le centre des finances publiques à Grenoble, soutenues par la CGT. Elles dénoncent les mutations imposées par l'entreprise Elior-Derichebourg.

"On est des pions"

Depuis vendredi, 13 d'entre elles ont reçu un courrier recommandé. Il leur indique un nouveau lieu de travail à partir du lundi 4 mars. Spécialisées dans le nettoyage administratif (centre des impôts, inspection du travail...), elles sont mutées pour la plupart dans des Ehpad ou au CHU. "Vingt ans que je suis à l'inspection du travail, je fais partie des murs, témoigne Wahida. On n'a pas été prévenues, on est des pions."

"Elles ne peuvent pas faire ça du jour au lendemain"

Par ailleurs, Wahida ne sent pas prête à nettoyer des chambres dans un Ehpad, plutôt que des bureaux administratifs. "C'est un ménage totalement différent. On est en face des retraités donc moi j'ai peur, imaginez qu'un retraité tombe après le passage de la serpillère." "Les protocoles sanitaires sont complexes, poursuit Chantal Gomez, déléguée CGT. Elles ne peuvent pas faire ça du jour au lendemain."

Une surcharge de travail

Les femmes de ménage concernées par les mutations sont défendues par leurs collègues, passées entre les gouttes. "Je suis là pour les soutenir et me 'soutenir' moi-même", raconte Mounia. Ça va sûrement devenir une charge supplémentaire pour nous." Sur son visage, les larmes coulent : "Je suis très énervée, on nous méprise, on nous manque de respect et ça c'est trop dur." Sollicité par France Bleu Isère, le directeur régional de l'entreprise Elior n'a pour l'instant pas répondu à notre demande.