Passer au contenu
Publicité

Meurtre de Lola : "Il n'est pas nécessaire d'en parler à un enfant qui ne demande rien"

Par

Six jours après le meurtre particulièrement affreux de Lola dans le 19e arrondissement de Paris, les habitants de son quartier et les élèves de son collège sont encore sous le choc. Comment gérer ce stress, comment en parler, ou pas, à ses enfants ? Jean Doridot, psychologue, répond.

Meurtre de Lola : faut-il en parler aux enfants ? Meurtre de Lola : faut-il en parler aux enfants ?
Meurtre de Lola : faut-il en parler aux enfants ? © Maxppp - Delphine Goldsztejn

Le meurtre, particulièrement atroce, avec viol et torture, de la petite Lola, 12 ans, a provoqué une onde de choc dans toute la France. L'émotion, le stress, le traumatisme sont encore plus forts dans son collège et dans le quartier où habitait la petite fille.

Publicité

Faut-il obligatoirement parler de ce drame aux enfants ?

Jean Doridot, docteur en psychologie, invité de France Bleu Paris ce jeudi, répond "non" à cette question. Il apporte toutefois une nuance. Il n'est pas nécessaire, précise-t-il, d'évoquer le sujet avec un enfant qui n'est pas au courant de cette affaire, qui n'en a pas entendu parler et qui ne demande rien. "Il n'est pas nécessaire de lui créer des angoisses".

Néanmoins, ajoute-t-il, il faut être vigilant. Si un enfant est au courant de ce drame et qu'il n'en parle pas, là, c'est important que les parents l'aident à verbaliser, à dire ce qu'il ressent, à parler de ses émotions

"Le rôle des parents, c'est d'être à l'écoute"

Jean Doridot rappelle qu'un enfant est fragile. Avant l'âge de 10 ans, dit-il, face à des images qui peuvent paraître anodines, un enfant peut être traumatisé.  

Face à un événement tragique, mais qui est exceptionnel, il faut rassurer l'enfant. "Il est important de ramener l'enfant dans le réel, là où il est en sécurité", ajoute le psychologue.

"Parent, c'est le métier le plus difficile au monde"

Difficile pour les parents de trouver le bon équilibre, d'informer son enfant sans l'inquiéter, de le protéger sans lui enlever sa liberté. 

"Parent, c'est le métier le plus difficile au monde, chacun fait de son mieux", assure Jean Doridot. Attention à ne pas être sur-protecteur, conseille le psychologue, qui comprend la peur des parents pour leurs enfants après un tel fait divers.  

Une cellule psychologique pour aider ceux qui en ont besoin

Une cellule psychologique a été rapidement mise en place après le drame. Des psychologues écoutent et parlent aux enfants et aux adultes qui en ont besoin. Cela se passe en deux temps, explique Jean Doridot.

Tout de suite après l'affaire, le psychologue aide les personnes "à revenir dans le monde normal, le monde traditionnel". 

Et puis, quelques jours après, le psychologue est plutôt là pour une sorte de "debriefing psychologique". Il permet à la personne de verbaliser, de mettre des mots sur ce qui s'est passé. "Comme on dit, il faut que ça sorte", explique Jean Doridot. 

Les psychologues font aussi un travail de repérage

Les psychologues détectent les personnes les plus fragiles qui vont avoir besoin d'une prise en charge plus importante. "Il y a des personnes qui peuvent déclencher un stress post-traumatique même sans être partie prenante du drame", précise Jean Doridot.  

La simple exposition à l'information, le fait de connaître Lola, d'avoir été à l'école avec elle, peut déclencher des traumatismes. Cela peut aller jusqu'à une "anxiété sévère, une crise d'angoisse parce que la personne se projette, parce que la personne imagine que cela aurait pu lui arriver, arriver à ses proches", explique Jean Doridot.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined