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Meublés de tourisme : les nouvelles règles à Annecy ne mettent pas tout le monde d'accord

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Les nouvelles règles pour les meublés touristiques s’appliquent à partir du 1er juin dans le Grand Annecy. Le syndicat des propriétaires de meublés touristiques à Annecy conteste ces nouvelles règles. Le collectif de riverains espère lui que des règles nationales contraignantes seront fixées.

Un colelctif d'habitants de plusierus villes touristiques - dont Annecy et Chamonix- vient de se créer pour une régulation nationale des locations type Airbnb Un colelctif d'habitants de plusierus villes touristiques - dont Annecy et Chamonix- vient de se créer pour une régulation nationale des locations type Airbnb
Un colelctif d'habitants de plusierus villes touristiques - dont Annecy et Chamonix- vient de se créer pour une régulation nationale des locations type Airbnb © Maxppp - Frantz Bouton

A Annecy, les propriétaires de meublés touristiques en location sur les plateformes comme Airbnb sont désormais soumis à des règles qui se veulent plus strictes : autorisation de la mairie valable cinq ans -à raison d’un seul logement par propriétaire- et qui ne sera pas renouvelée automatiquement.

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Cela dépendra du nombre de meublés de tourisme dans le quartier d’implantation. Dans certaines zones (la vieille ville, les Marquisats, Courrier), 40 à 50% des logements sont des meublés de tourisme. Pour l’agglomération et la ville, cela bloque le marché de la location à l’année, il faut réduire ce nombre de meublés touristiques.

"Dans ma rue, il y a la moitié des immeubles vides ou occupés par des AirBnB"

La secrétaire de l’Association des résidents de la vieille ville d’Annecy, Brigitte Cottet, estime que dans sa rue, "on peut dire qu'il y a la moitié des immeubles qui sont vides et occupés que par des Airbnb. Et quand les touristes prennent la place des riverains, les devantures changent : c’est la mercerie qui a disparu depuis deux ans, il n'y a plus d'épicerie, de droguerie, d'artisanat. Il n’y a que des bars, des restaurants et des magasins de fast-fashion".

Brigitte Cottet souligne aussi le problème d’entretien des bâtiments que posent tous ces logements Airbnb dans un centre ancien : "dans la vieille ville d’Annecy, il y a 23 immeubles déclarés en péril parce que non entretenus. Ce n’est pas la priorité d’un propriétaire de Airbnb de refaire la toiture ou la montée d'escalier".

Un collectif d'associations de riverains

Brigitte Cottet vient de rejoindre un collectif national d’une vingtaine d'associations de riverains de plusieurs villes (Saint-Malo, Pays Basque, Paris, La Rochelle, Lorient, Eguisheim, Arcachon, Marseille, l’Ile de Ré, Concarneau, Carnac, Chamonix...), et qui sont excédés par l'explosion de ces locations de courte durée type Airbnb ou Abritel dans leur ville.

Cette coordination nationale en faveur des habitants à l'année veut convaincre les pouvoirs publics de légiférer pour mieux contrôler les meublés touristiques. Notamment en agissant sur la fiscalité actuellement plus intéressante pour les propriétaires que s’ils louaient leur logement à l’année. La proposition de loi de plusieurs députés qui devait être examinée mi-juin a été repoussée à l’automne.

Les propriétaires eux ne voient évidemment pas les choses de la même façon. D’autant qu’ils n’ont pas tous des profils d’investisseurs -voire de fonds de pensions comme à Chamonix- qui ont acheté plusieurs logements dans des villes touristiques, uniquement pour les locations de courte durée.

Des recours devant le tribunal administratif

Philippe est retraité à Annecy. Avec son épouse, ils ont un petit appartement près du lac qu'ils louent en meublé de tourisme pour compléter leur retraite, quand les enfants n’en ont pas besoin. Le durcissement des règles à Annecy, il trouve cela injuste parce qu’il considère que lui "joue le jeu" depuis l’obligation de déclaration en maire en 2018.

"Pour tous ceux qui ont essayé de faire un vrai logement pour un tourisme durable et pas un tourisme de masse, on est mis à la même enseigne. On a tout fait dans les règles : le changement d’usage déclaré, le classement en meublé tourisme, on a adhéré à l’Office du tourisme, on paye tout... et d’un seul coup, on apprend qu’on n’aura plus le droit, qu’il y aura peut-être un tirage au sort pour le renouvellement de l’agrément. Pour nous, c’est dramatique parce que c’est un complément indispensable à notre retraite".

Le président du Syndicat des propriétaires de meublés touristiques d’Annecy fait partie des propriétaires qui ont déposé un recours devant le tribunal administratif pour faire annuler les règles plus contraignantes qui entrent en vigueur ce 1er juin à Annecy. "Les règles de déclarations préalables existent depuis 2018. Sur les 4.577 meublés du Grand Annecy, soit 3,88% du parc de logements, seuls 1.500 sont en conformité. On nous impose des nouvelles règles qui vont nous contraindre, nous, qui sommes en règles", déplore Marc Stakic. Il demande que les villes du Grand Annecy commencent par contrôler tous les propriétaires qui n’ont pas déclaré leurs logements.

La ville d’Annecy rappelle de son côté que c’est le nombre de meublés touristiques, mais surtout leur concentration dans certaines zones (centre-ville, Marquisats, Courrier), qui déstabilisent le marché du logement à l’année, et la vie de quartier.

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