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A Messigny-et-Vantoux, les gens du voyage accueillis par un maire "démuni"

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Pour la troisième année consécutive, le grand rassemblement annuel des gens du voyage se tiendra à la mi-août en Haute-Marne. Conséquence : les caravanes affluent de toutes la France, et transitent notamment par la Côte-d'Or. Et à Messigny-et-Vantoux, les choses se passent plutôt en bonne entente.

Une quarantaine de caravanes ont pris place sur le stade annexe de la commune de Messigny-et-Vantoux
Une quarantaine de caravanes ont pris place sur le stade annexe de la commune de Messigny-et-Vantoux © Radio France - Arnaud Racapé

Ce n'est pas un scoop : en France, les infrastructures sont insuffisantes pour accueillir les gens du voyage, une communauté de 200 à 300.000 personnes. Certains groupes installent donc leurs caravanes sur des terrains de manière illégale, avec souvent de fortes oppositions des élus et des riverains. Mais tout de même il existe des contre-exemples.

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Il suffit que les a priori tombent

Sur le stade annexe de la commune de Messigny, une quarantaine de caravanes ont pris place autour d'un grand chapiteau. Tout est propre, tout est bien ordonné : les évangélistes ont trouvé ici un terrain propice pour patienter, avant de prendre la route de Semoutiers en Haute-Marne, pour leur grand rassemblement annuel su 16 au 21 août. Et le pasteur Pierre Sécula le sait, l'accueil n'est pas toujours aussi favorable.

_"On se retrouve souvent dans des situations défavorables pour nous, pour les communes, pour les citoyens. Je sais qu'ici ça s'est très bien passé, il y a des petits villages où on est très bien accueillis et où on passe d'ailleurs de très bons moments avec la population. C'est possible, il suffit que les a priori tombent."
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Je suis un élu compréhensif, mais résigné

Pour l'heure donc, tout se passe en bonne entente à Messigny. Reste que ce terrain n'est pas adapté à l'accueil de ces groupes de caravanes, une responsabilité dévolue plutôt aux grandes agglomérations. C'est donc contraint et forcé que le maire de la commune Vincent Leprêtre consent à se montrer arrangeant.

"On est démunis en effet, parce que la réglementation n'est pas appliquée. A partir du moment où on n'a pas la possibilité de les empêcher de s'installer, on fait en sorte avec leurs responsables, quand ils sont dignes de ce nom, de trouver un mode de fonctionnement qui soit satisfaisant. On n'est pas des gens intolérants, ils sont là, ils ont un mode de vie qui est le leur, donc on fait en sorte que ça se passe bien. Je suis un élu compréhensif, mais résigné. Les communes qui devraient aménager des zones ne le font pas ou pas assez, donc derrière ce sont les communes de la périphérie qui en pâtissent."

_"_Une entente cordiale plutôt qu'un véritable choix politique, donc. Mais jusque là, ça fonctionne plutôt bien. "C'est propre et ils respectent ce qu'on avait convenu, à savoir éviter les allées et venues de gros véhicules. De notre côté on met à disposition une benne pour que les ordures ne soient pas déposées n'importe où, et puis on a la chance d'avoir une conduite d'assainissement qui passa à côté donc ils peuvent leurs déjections dedans pour éviter d'avoir à faire leurs besoins dans la nature."

Manque d'infrastructures

Le père Sécula regrette surtout le manque de terrains pour accueillir les caravanes, un constat presque général. A Dijon, il existe bien une aire de grand passage pouvant accueillir jusqu'à 200 caravanes. Mais en plein mois d'août, l'endroit est plein, et ne convient guère aux gens du voyage, plutôt habitués à l'herbe et à la nature qu'au béton. D'où l'installation de cette petite communauté à Messigny-et-Vantoux.

Sur le territoire national je crois qu'à part quelques départements "élite", dans l'Ain, la Bretagne, les autres régions sont vraiment mal équipées. Le but de nos déplacements est spirituel, et on est bien embêtés lorsqu'il faut s'installer sur des stades ou dans des parcs. Ça nous gêne énormément. A l'Isle D'Abeau par exemple on a du s'installer dans un parc, et avec les autorités ça ne s'est pas bien passé parce que le département de l'Isère n'a pas les infrastructures nécessaires. Dans la mesure du possible on s'installe dans une aire de grand passage comme on l'a fait à 90% des cas, on Bourg-en-Bresse par exemple. Dans ces cas-là c'est formidable et on ne gêne personne."

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