Violences policières : 31.000 manifestants et six interpellations partout en France, selon l'Intérieur

"Faire bloc contre les violences et le racisme", "Ni oubli ni pardon". Les manifestations de ce samedi contre les violences policières et le racisme, à l'appel de nombreuses organisations telles que la CGT, Attac ou encore FSU, ont réuni 31.300 personnes en France, indique le ministère de l'Intérieur.

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À Paris, le cortège s'est ébranlé vers 15 heures depuis la gare du Nord, dans le nord-est de la capitale. Selon les organisateurs, 15.000 personnes participaient à la manifestation parisienne. Elles étaient 9.000 selon l'Intérieur. Les forces de l'ordre n'ont pas encore communiqué leur propre estimation. "Un peu plus de 1.000 policiers seront mobilisés", a annoncé sur franceinfo le préfet de police de Paris Laurent Nunez.

À l'avant de la manifestation, de nombreux collectifs de familles réclament la vérité pour "Othmane", "Alassane", ou "Mahamadou". "On vient se battre pour mon frère, l'homme qui l'a tué, un octogénaire ancien militaire, a été remis en liberté", affirme Hawa Cissé, 21 ans, sœur de Mahamadou Cissé, tué d'un coup de fusil en décembre 2022 à Charleville Mézières.

Avant le départ du cortège, la foule rassemblée boulevard Magenta scandait "Police partout, justice nulle part", "Pas de justice, pas de paix" ou encore "Justice pour Nahel". Le décès il y a trois mois de cet adolescent de 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, avait déclenché une vague d'émeutes dans tout le pays.

Cette manifestation "n'est certainement pas ce que dit M. Darmanin, c'est-à-dire une marche anti-police, mais une marche de défense de la République", a-t-elle ajouté. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a adressé vendredi une lettre de soutien aux policiers et gendarmes et envoyé un télégramme aux préfets, dont l'AFP a eu copie, les appelant à "faire preuve d'une vigilance particulière concernant ces rassemblements", de prendre un arrêté d'interdiction si nécessaire et de signaler les messages "porteurs de slogans insultants et outrageants à l'endroit des institutions de la République, de la police et de la gendarmerie susceptibles de tomber sous le coup de la loi".

Quelques incidents, six interpellations

Quelques incidents ont éclaté en tête du cortège parisien, avec notamment une voiture de police caillassée boulevard de Clichy et une banque dégradée, a constaté un journaliste de l'AFP. La voiture a été attaquée "à coup de barre de fer", a indiqué la préfecture de police de Paris, faisant trois blessés parmi les policiers. "On parle de blessures légères, mais pour deux d'entre eux ce sont des traumas aux cervicales", a déclaré le préfet de police Laurent Nuñez, sur BFMTV. Le préfet de police dénonce des "manifestants extrêmement violents". Une enquête, confiée à la sûreté territoriale de Paris, a été ouverte pour violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique a appris franceinfo de source judiciaire.

Six personnes ont été interpellées, dont trois à Paris, indique le ministère de l'Intérieur.

De nombreux cortèges

À Toulouse, environ 1.000 personnes ont défilé, indique France Bleu Occitanie. À Grenoble, les manifestants sont 850 selon la police et près de 2.000, selon les syndicats, rapporte France Bleu Isère. À Rennes, 900 personnes se sont réunies selon la police, indique France Bleu Armorique. Environ 500 personnes manifestent dans le calme à Rouen, selon France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure).

Plusieurs centaines de manifestants ont aussi été recensés par le réseau France Bleu à Amiens, Brest, Caen, Chambéry, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Le Havre, Lille, Limoges, Montpellier, Nancy, Nice, Perpignan, Poitiers, Saint-Étienne ou encore Valence.