Les travaux ont commencé sur le futur commerce multiservices de Neuvy-en-Sullias

Dans l'ancien bar-tabac vidé de ses meubles, où les ouvriers s'attellent à la destruction d'un mur et à la réfection du sol, difficile d'imaginer le futur bar-épicerie multiservices qui y prendra place dans quelques mois. Alexandre Desbois, lui, visualise parfaitement le résultat final. "Le comptoir, l'accueil, ici, en face de la porte quand on entre. Au fond, on va exploiter avec des jeux, un baby-foot, des fléchettes Là, ce mur va tomber" décrit l'ex-commercial, qui a quitté son entreprise voilà une année pour prendre les rênes de ce projet cher à la municipalité : la réhabilitation de deux commerces, le bar-tabac fermé depuis quelques mois et l'alimentation générale abandonnée depuis des années, pour ne former qu'un seul commerce multiservices.

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"Le projet tel quel coûte entre 450.0000 et 500.000 euros" résume le maire, Hubert Fournier. Boulanger pendant des années dans la boutique attenante au bar-tabac, l'édile tient aux commerces de proximité. "J'ai conscience que c'est compliqué de maintenir le petit commerce dans nos villages. Il faut motiver la population à revenir dans les commerces de proximité." Pour financer ce projet de commerce multiservices, qui comprendra une épicerie, un bar, un service de relais postal, de presse, la Ville est aidée par l'EPFLI (Etablissement Public Foncier).

Plus de 22.000 euros de l'Etat, dans le cadre de la reconquête de l'activité économique rurale

Hubert Fournier a également frappé à de nombreuses portes. "J'en suis à 180.000 euros de subventions obtenues, j'en attends encore" précise-t-il. La dernière en date, d'un montant de 22.726 euros, est tombée le 20 octobre, lors d'un déplacement de la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire en Loir-et-Cher. Parmi les communes françaises lauréates du programme de reconquête de l'activité économique rurale, deux Loirétaines, Autruy-sur-Juine et donc, Neuvy-en-Sullias.

Propriétaire des murs, la mairie a en charge les travaux et la facture qui va avec. Le chantier a pris du retard, ce que regrette un peu le maire, impatient de voir le commerce "redynamiser le centre" de sa commune. Les habitants aussi prennent leur mal en patience. "Un commerce de proximité, ça pourrait nous rendre service, ça nous éviterait de faire des kilomètres" confie Arnaud à la sortie de la boulangerie qui jouxte le futur commerce. "Et puis le bar, ce sont les journaux!" ajoute Odette, retraitée. "Je venais chercher mon journal tous les jours, pour le programme télé, et là, je ne l'ai plus."

La Taverne des Ours devrait ouvrir en mars 2024. Alexandre Desbois "trépigne un peu" d'impatience, admet-il. A 43 ans, c'est pour lui une nouvelle aventure professionnelle : cuisinier au tout début de sa carrière, il a ensuite été commercial. Acheter, voilà un an, le fonds de commerce du bar-tabac, dont le patron prenait sa retraite, s'est imposé comme une évidence. "Des amis de mes parents tenaient ce commerce, j'avais une dizaine d'années, j'étais tout petit, je venais dans ce bar. Ma maman, qui va être mon associée et habite la commune, y a même travaillé" explique-t-il. Les lieux ont changé depuis son enfance mais "cela me rappelle plein de souvenirs." Installé depuis deux décennies à Neuvy-en-Sullias, il vit à... cent mètres de son futur commerce. Encore un clin d'œil du destin.