Les petits mots des grands noms invités aux Fêtes de Jeanne d'Arc

Toutes les personnalités qui ont présidé les fêtes johanniques depuis 1945 ont laissé leur empreinte dans ces livres d'or au papier jauni. D'abord, une simple signature, comme celle de François Mitterrand, en 1947 (d'ailleurs légèrement différente de celle qu'on lui connaît comme Président de la République). Le futur Chef de l'Etat n'est alors que Ministre des Anciens Combattants et accompagne à ce titre l'invité d'honneur, le Président de la République, Vincent Auriol.

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En 1959, le Général de Gaulle est l'invité d'honneur. Il avait été invité pour le 8 mai 1945, mais les circonstances internationales et l'imminence de l'armistice l'obligèrent à annuler sa venue au dernier moment.

Premiers mots d'invité d'honneur à partir de 1974

Le premier invité d'honneur a écrire un message sur ce livre d'or, c'est Claude Lewy, ancien maire d'Orléans de 1935 à 1940, avocat international, qui raconte son retour émouvant à Orléans :

Puis il faut attendre 1977 et la présence de Valéry Giscard d'Estaing pour retrouver un message sur le livre d'or :

Valéry Giscard d'Estaing préside alors pour la deuxième fois ces fêtes johanniques. Il avait déjà été l'invité d'honneur en 1970, alors Ministre de l'Economie et des Finances de Georges Pompidou. Certains me manqueront pas d'établir le parallèle étonnant avec un Emmanuel Macron, invité d'honneur cette année et qui rêve de l'Elysée.

F. Mitterrand présidera deux fois les fêtes de Jeanne d'Arc

En 1982, François Mitterrand revient à Orléans comme invité d'honneur cette fois de ces fêtes johanniques. Il sera de nouveau là en 1989, à chaque fois, ce grand amoureux des Lettres ne laissera qu'une simple signature :

En 1987, Michèle Barzach, alors Ministre de la Santé, est l'invitée d'honneur. Elle ne semble retenir que les aspects religieux et militaires des festivités, semblant mettre de côté l'implication des autorités civiles également :

Cette proche de Jacques Chirac avait tenté par la suite un parachutage pour les Municipales 1989 puis les Législatives 1933, des opérations qui ont tourné court à chaque fois.

Le message (prémonitoire) de J-P. Soisson

En 1991, c'est le Ministre "d'ouverture" de François Mitterrand, Jean-Pierre Soisson, qui est l'invité d'honneur, choisi par le maire (PS) Jean-Pierre Sueur. Celui qui deviendra plus tard président de la Région Bourgogne, grâce aux voix du Front National, écrit un texte qui pourrait finalement s'appliquer à son destin politique :

En 1992, le "French Doctor" Bernard Kouchner est l'invité, choisi par Jean-Pierre Sueur, dont il est membre du même gouvernement :

1996, Jacques Chirac, alors Président de la République, est l'invité d'honneur. Il est d'ailleurs le dernier chef de l'Etat, à ce jour, à être venu à Orléans rendre hommage à Jeanne d'Arc :

Nette féminisation des invités à partir des années 1990

Si on regarde la liste des invités d'honneur depuis l'après-guerre, le profil type de l'invité est en général un homme. Mais une forme de parité va s'installer à partir des années 80 et de façon plus nette dans les années 90 et surtout 2000. En 1999, la Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, première femme alors à occuper le poste de Ministre de la Justice, est l'invitée d'honneur :

en 2003, Bernadette Chirac remplace au pied levé son époux. Les Etats-Unis viennent de débuter la guerre en Irak et le Président de la République est donc retenu à Paris.

En 2004, le Président du Sénat, le Lorrain Christian Poncelet, note le lien fort unissant Jeanne d'Arc à Orléans :

On notera le quiproquo sur le livre d'or où l'on a mélange les hommes politiques, le prénom Jean-François remplaçant Christian.

Jean-Louis Debré, palme de l'originalité

En 2005, c'est le Président de l'Assemblée Nationale, le chiraquien Jean-Louis Debré qui est invité. Il se permet quelques libertés avec le livre d'or, utilisant plusieurs couleurs et surtout dessinant sur la page :

en 2007, l'historienne Hélène Carrère-d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, est l'invitée d'honneur. Elle souligne à son tour l'originalité de ces fêtes et leur place dans l'Histoire de France :

L'année suivante, c'est une femme à nouveau qui est invitée. Rachida Dati, Ministre de la Justice, remplace Nicolas Sarkozy qui n'a pu venir présider ces fêtes. La Garde des Sceaux est accueillie très chaleureusement par les Orléanais, elle a été l'un des invités les plus populaires de ces dernières années :

en 2010, c'est un ancien sportif, David Douillet, député UMP des Yvelines qui préside les fêtes, écrit un mot pour faire un parallèle entre sa vie et Orléans :

en 2011, le journaliste Patrick Poivre d'Arvor prend des accents gaulliens pour décrire ces fêtes johanniques :

Stéphane Bern, champion du succès populaire

Le champion toute catégorie du meilleur accueil par les orléanais, c'est incontestablement Stéphane Bern, en 2014, l'animateur télé sait s'en souvenir dans son message sur le livre d'or :

En 2015, Audrey Pulvar, journaliste, est choisie par le maire pour représenter la liberté d'expression, 4 mois après l'attentat contre Charlie Hebdo. L'invitée est marquée par les Orléanais nombreux dans la rue :