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Fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans : Emmanuel Macron sème la zizanie à droite

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Cinq députés et sénateurs Les Républicains boycotteront une partie du défilé du 8 mai présidé par le ministre de l'Economie, ils l'ont annoncé mardi. Ils veulent ainsi protester contre la politique du gouvernement. Un choix qui ne plaît pas à Olivier Carré, le maire (LR) d'Orléans.

Les parlementaires défilent derrière l'invité d'honneur, comme ici en 2014
Les parlementaires défilent derrière l'invité d'honneur, comme ici en 2014 © Maxppp - Thierry Bougot

A Orléans, depuis 1429, tous les 8 mai, on célèbre la libération de la ville par la pucelle qui mit fin à sept mois de siège des Anglais. Une journée qui rassemble donc la ville, au-delà des clivages politiques. Une règle qui a toutefois connu quelques entorses, mais l'annonce du boycott partiel de ce 8 mai 2016 est très rare.

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E. Macron vient à Orléans dans un contexte politique électrique
E. Macron vient à Orléans dans un contexte politique électrique © Maxppp - Sebastien Gollnow

C'est par un communiqué de presse tombé dans l'après-midi mardi que les députés (Marianne Dubois, Jean-Pierre Door et Claude de Ganay) et les sénateurs (Eric Doligé et Jean-Noël Cardoux) ont fait connaître leur position. Ils "honoreront le défilé des militaires, des forces de police, de gendarmerie et des pompiers" mais ne suivront pas ensuite, dans les rues d'Orléans, Emmanuel Macron pour le cortège commémoratif. Un choix assumé par Jean-Pierre Door, le député-maire de Montargis et président départemental du parti Les Républicains :

Quand il y aura le défilé en ville, nous partirons. Nous ne voulons pas être des pions qui se promènent avec un ministre que l'on combat - J-P. Door

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Mais Jean-Pierre Door précise, de manière assez incompréhensible, que si Manuel Valls avait été invité à ces fêtes johanniques, "cela aurait été peut-être différent".

Le retour des tontons flingueurs de la droite loirétaine ?

Les parlementaires assisteront toutefois au discours du Ministre de l'Economie mais ce sera tout, après ils partiront. Le sénateur Eric Doligé s'en explique :

Moi, j'aime bien la personnalité d'E. Macron mais nous ne souhaitons pas l'accompagner pour ce qu'il représente : un ministre qui met la France dans un tel état !

Eric Doligé, sénateur (LR) du Loiret
Eric Doligé, sénateur (LR) du Loiret © Maxppp - Gérard Bezard

L'ancien président du département du Loiret développe son argumentaire en assurant que si François Hollande était venu, cela aurait était différent. Pourtant, en 2013, le sénateur avait des mots très durs contre le Chef de l'Etat, évoquant "un instinct meurtrier".  3 ans plus tard, c'est différent :

Si le Président de la République était venu, on aurait peut-être reconnu sa fonction mais on ne vas pas, au travers d'un ministre, reconnaître l'action du gouvernement que l'on critique en permanence

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Parmi les participants à ce boycott partiel des fêtes johanniques, on retrouve trois barons du parti Les Républicains, à la réputation de "tontons flingueurs" : Eric Doligé, Jean-Pierre Door et Claude de Ganay. Trois élus qui ne sont pas orléanais et qui ont donc peut-être moins de scrupules à décider d'un acte aussi symbolique.

Des parlementaires de droite davantage jusqu'au-boutistes que la CGT

Même l'intersyndicale qui lutte contre la Loi Travail, dont la CGT, a décidé de ne pas perturber ces fêtes johanniques. Jean-Pierre Door assume :

C'est pas de l'extrémisme ! nous acceptons l'union nationale puisqu'on sera présent dans les tribunes, on va même écouter les discours mais le maire d'Orléans sait très bien que ça n'a pas fait plaisir à tout le monde ce choix de l'invité d'honneur

Cette décision a été prise vraisemblablement sans concertation avec le maire d'Orléans qui, à son tour, ce mardi soir, a livré son commentaire sur cette "affaire". Olivier Carré s'est adressé par communiqué interposé à ses collègues de droite :

Je tiens à les inviter à prendre un peu de hauteur. Ces fêtes n'ont jamais été l'occasion d'un soutien ou d'une critique à un gouvernement. C'est un moment où la population unie nous demande à tous de dépasser des clivages d'un autre âge.

A droite, seuls les députés Serge Grouard (qui n'avait pas encore réagi ce mercredi matin) et Olivier Carré défileront donc comme le veut la tradition avec l'invité d'honneur dans les rues de la ville ce dimanche après-midi.  

Indignation à gauche

A gauche, on dénonce ce choix des parlementaires de droite, à commencer par l'ancien conseiller municipal PS, Baptise Chapuis :

J'ai toujours défilé dans le respect de la tradition républicaine, que ce soit avec Rachida Dati ou encore David Douillet

Le sénateur socialiste et ancien maire d'Orléans, Jean-Pierre Sueur, s'est aussi étonné de ce boycott partiel, rappelant qu'il avait invité des personnalités de la majorité comme de l'opposition quand il était maire (1989-2001) :

Les divergences sont légitimes dans notre démocratie. Elles ne justifient pas le refus du rassemblement autour des valeurs qui doivent nous réunir. C'est la République et le Parlement qui ont donné aux fêtes de Jeanne d'Arc d'Orléans le statut de fêtes nationales

Jean-Pierre Sueur, sénateur PS et ancien maire d'Orléans
Jean-Pierre Sueur, sénateur PS et ancien maire d'Orléans © Radio France - Stéphane Barbereau

Jean-Pierre Sueur qui omet de rappeler dans son communiqué que le Parti Socialiste avait refusé de participer aux fêtes johanniques en 1981. Cette année-là, c'était le général André de Boissieu qui était l'invité d'honneur. Il venait de déclarer que si François Mitterrand était élu Président de la République, il démissionnerait de la Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur refusant ainsi de remettre le collier de grand Maître de l'ordre au nouveau Chef de l'Etat.

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