Les habitants d'Orléans La Source font leurs adieux à la tour T17

La tour T17 est là, cernée par les barrières de sécurité, en bien mauvais état, en sursis, mais toujours debout. Elle sera foudroyée par 800 kilos d'explosifs ce dimanche 29 octobre, à 11 heures. Une page longue de plus de 50 ans va donc se tourner pour tous les habitants du quartier. Car le constat est sans appel. Il va falloir vivre sans la T17.

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Elle a beau ne pas être la plus belle, la tour fait partie du paysage et des habitudes de chacun. Pourtant, avec ses 17 étages, elle est loin de se faire discrète. Tantôt appréciée, tantôt détestée, elle ne laisse presque personne indifférent. "C'est comme un ancien qui part donc ça fait toujours quelque chose, s'émeut Colette, une habitante du quartier. On connait quasiment tous quelqu'un qui a vécu dans la T17 donc ça va vraiment faire un grand vide."

La T17, c'est aussi une question de génération. Il y a ceux qui ont grandi avec elle, ceux sur qui elle veille depuis toujours. Puis il y a les autres. A quelques mètres du pied de la tour, les jeunes du quartier semblent moins attristés. "Nous ça nous fait rien du tout que le bâtiment soit détruit. C'est plutôt les anciens qui sont touchés par sa disparition. Ils y ont vécu. Parfois, ils viennent nous voir pour nous parler de la tour." Pourtant, ils le reconnaissent, "quand on pense à La Source, on pense directement à la T17. C'est le bâtiment le plus grand, le bâtiment qui a tout vécu, tout vu. C'était un point de repère, une boussole".

"Dans la T17, je n'ai pas que de très beaux souvenirs"

Avec ses 273 logements, la tour T17 a abrité des milliers de résidents. Sabir est l'un d'entre eux. Il est même l'un des derniers à avoir quitté l'immeuble en 2020. "Forcément, ça va faire bizarre de ne plus la voir puisque j'y ai vécu pendant 5 ans. Mais je pense que c'est plutôt une bonne chose parce que l'image du bâtiment était devenue sale. Ça va permettre de se débarrasser des mauvaises histoires du quartier.  Dans la T17, je n'ai pas que de très beaux souvenirs . A l'intérieur, c'était assez insalubre, la plupart des gens avaient des problèmes financiers."

A côté de lui, Djibril, son fils de 9 ans, garde des souvenirs bien plus vagues de sa vie dans la tour. Pourtant, il reste très fier de son passé. "Je serais toujours chez moi ici. Cet endroit restera toujours dans un coin de ma tête." Et ce dimanche 29 octobre, il lui restera encore une dernière occasion d'observer son ancien foyer. Il sera en effet possible d'observer la destruction de la tour à 11 heures depuis la place Albert Camus.