Le préfet de l’Indre serre la vis en matière de suspension de permis de conduire

Pour endiguer les chiffres des accidents de la route, le préfet de l’Indre a décidé de sévir en matière de suspensions administratives du permis de conduire. Depuis le 20 novembre, le barème a été revu à la hausse, avec des suspensions allongées dans certains cas : la vitesse excessive, le refus d’obtempérer, l’alcool et les stupéfiants au volant. Le refus d'obtempérer à un contrôle de police ou de gendarmerie sera par exemple sanctionné d’une suspension allant de six à douze mois, là où avant, la suspension n’était pas automatique. La consommation de plusieurs stupéfiants pourra elle entraîner une suspension pouvant atteindre un an. Pour les jeunes conducteurs, les permis probatoires, deux mois de suspension seront automatiquement ajoutés à chaque décision.

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Cette décision intervient face au bilan catastrophique des accidents sur les routes du département depuis le début de l’année et en réponse au comportement des automobilistes, qui s’est dégradé. Le nombre d’accidents provoqués par la consommation de stupéfiants ou des excès de vitesse a par exemple doublé en 2023. 7% des accidents ont pour origine la consommation de drogue et près de 30% sont dus à une vitesse top élevée.

Être tout à fait clair au volant

La vitesse, première cause de mortalité sur la route, est l’un des fers de lance des autorités. "Sur le département, ça roule très vite", reconnaît Nicolas Malzard, commandant divisionnaire de la police de Châteauroux. "C’est la vitesse de celui qui va le matin au travail, qui a peut-être cinq minutes de retard mais qui ne se rend pas compte de la traversée d'un animal sauvage et là c'est l'hôpital assuré pour la personne. Donc c’est important de rappeler qu'à cinq minutes près, en réduisant sa vitesse, on est plus en sécurité." Juste après la vitesse, vient l’alcoolémie au volant, ajoute le directeur adjoint de la sécurité publique de l’Indre. "L’alcoolémie et les stupéfiants, et souvent, il y a un mélange des deux. Parfois aussi les traitements médicaux. Il suffit de prendre un efferalgan codéiné pour se mettre en danger. Si j’en prends un, je ne prends pas le volant après. J'attends quatres heures que les effets se calment parce que la codéine est un opiacé, donc il faut faire très attention à ça et être tout à fait clair au volant. Et quand on est clair au volant et qu'on respecte la limitation, il y a aucun problème."

Sanction et prévention

Les forces de l’ordre continuent également de miser sur la prévention, avec des actions sur les marchés, pour rencontrer la population. "La prévention et la sanction sont complémentaires, assure Laurent Texier, commandant de groupement de la gendarmerie de l’Indre. "Il est important de maintenir des actions de prévention. On en fait très régulièrement, par exemple à l'approche du printemps, l'escadron départemental de sécurité routière organise des randonnées moto avec des motards qui viennent de toute la France. On les aide à se refamiliariser avec leur moto. Ce sont des moments extrêmement sympathiques, de partage et sur lesquels on peut effectivement diffuser un certain nombre de messages." Autre public : les plus jeunes. "Les enfants sont vecteurs de sécurité. L'enfant qui apprend à l'école qu'il faut mettre la ceinture, en voyant papa ou maman qui ne met pas la ceinture, il va éventuellement lui faire la remarque. C'est important. Et puis on voit que ça passe progressivement dans les mœurs. Aujourd'hui, l'immense majorité des gens respecte le port de la ceinture par exemple. Il est important de sensibiliser les gens très tôt."

Le nouveau barème des suspensions du permis de conduire