EN IMAGES - "Envole-toi mon ange, je t'aime" : cérémonie d'hommage à Matisse très émouvante à Châteauroux

Dix jours après le décès tragique de Matisse, poignardé quartier Saint Denis à Châteauroux, une cérémonie s'est déroulée ce mardi midi au stade Gaston-Petit, à l'initiative de la famille et de ses proches. Une tribune avait été ouverte pour l'occasion, deux écrans géants installés. Les parents de Matisse ont pris la parole, ainsi que des proches et une de ses professeurs de collège.

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Les parents de Matisse, un couple de restaurateurs bien connus à Châteauroux, ont voulu une cérémonie essentiellement laïque et surtout apolitique. Les parents refusent que leur drame soit repris par quelque parti que ce soit. Ils ont voulu une cérémonie "décalée", tout en humour et en vie, conforme au portrait dressé par son père. Le cercueil a quitté le stade après une heure de cérémonie très émouvante.

La cérémonie

Le cercueil du jeune Matisse est entré à 13h05 au son de la musique de Phil Collins "who said I would", musique d'entrée du Paris Saint-Germain, club dont Matisse était fan. Le cercueil a été installé face à la tribune, accueilli par une quarantaine de jeunes footballeurs de son club, L'étoile, qui ont fait une haie d'honneur. Le football a été la trame de cette cérémonie. Vincent Pirès, le capitaine de la Berrichonne de Châteauroux, accompagné d'une dizaine de coéquipiers, a déposé le maillot sur le cercueil signé au nom de la Berri avec ses coéquipiers.

"Personne ne t'oubliera, je t'aime mon fils" - Christophe Marchais, le père de Matisse

Cécile Cacciatori et Christophe Marchais ont ensuite pris la parole, dans un moment évidemment très émouvant. "Tu m'as appris le calme dans la tempête, a évoqué sa maman. Tu es un tout, tu es en nous et je suis persuadée qu'ils ont eu besoin d'un ange comme toi là-haut. Envole-toi mon ange, je t'aime".

À son tour, son papa a pris la parole, "il va falloir apprendre sans toi et tes gaffes incessantes. Voilà dix jours que mes tripes se déchirent. Soit en paix, tout ça n'est pas ta faute". Dans une lettre adressée à son fils, il a dit : "On va y arriver, pour toi, on va retrouver la banane en ta mémoire. Ta mémoire, je vais la faire vivre". Il a ensuite expliqué qu'il ne va plus travailler qu'en rose, la couleur préférée de son fils, qu'il en fera un combat, qu'il ira dans les écoles, dans les foyers, à la télé pour expliquer l'histoire de son fils.

Sa professeur de français au collège, Malika, lui a lancé "on est tous là pour toi". Elle a raconté les premières semaines lors de son entrée en sixième, d'un garçon "pas très scolaire", en évoquant une famille soudée. Nicolas Cousin, le président de la chambre des métiers et de l’artisanat, a aussi pris la parole, pour parler de son avenir promis dans la restauration, dans la lignée de ses parents.

La chanson hommage à Matisse

La chanson de Lison Mezzina, alias MOrisse, a été diffusée dans le stade Gaston-Petit. La chanteuse est la cousine de Matisse. Sa chanson "Au revoir" a été diffusée pour la première fois pendant la marche blanche samedi dernier.

Pour illustrer ce morceau, MOrisse a dessiné des loutres enlacées. C'est le papa de Matisse qui a initié le mouvement de la loutre. On en voit partout sur les réseaux sociaux. C'était l'un des surnoms qu'il donnait à son fils, "ma grosse loutre". Lundi, trois jours après la mort de Matisse, il avait appelé sur les réseaux sociaux à remplacer le point noir que beaucoup affichaient pour marquer le deuil par une photo de loutre, en souvenir d'un exposé que Matisse avait fait au collège et qui lui avait valu ce surnom. Depuis, on voit des loutres sur les réseaux sociaux mais aussi dans les vitrines des commerçants de l'Indre.

La cérémonie a duré une heure, refermée par les applaudissements des 2.000 personnes présentes ce mardi midi, suivie d'une ola. Les funérailles se déroulent ensuite au crématorium de la ville, dans l’intimité familiale.

La mort de Matisse a ému, certes dans l'Indre, pour preuve la marche blanche qui a réuni samedi dernier 8.000 personnes dans les rues de la ville, mais bien au-delà aussi. "On ne peut pas accepter des actes barbares", a réagi de son côté le Premier ministre Gabriel Attal mercredi dernier, depuis Orléans, précisant qu'il s'était entretenu au téléphone avec le père de Matisse. Il a fait part d'un constat alarmant, à savoir "une forme de violence débridée chez une partie de la jeunesse". Gabriel Attal appelle à une prise de conscience des jeunes et de leurs parents.