Le conseil d'administration de l'Université de Bordeaux bloqué par des étudiants

Depuis la fusion de l'Université de Bordeaux, plus de 50.000 étudiants sont réunis, excepté Bordeaux Montaigne qui n'a pas souhaité entrer dans le groupe après la Loi Fioraso. Un grand nombre d'étudiants et de grosses dépenses de fonctionnement. En 2013, le budget de l'Université était de 528 millions d'euros (dont 484 millions de fonctionnement). Arrive alors l'austérité voulue par le gouvernement pour les universités. François Hollande a annoncé à nouveau amputer le crédit de 70 millions d'euros dans les caisses des universités françaises. Une somme insuffisante selon les étudiants. Cette baisse des budgets des universités est la première baisse enregistrée depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Quel est l'état de l'enseignement supérieur français qui doit travailler donc avec moins de fonds ?

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Des dégradations matérielles

Des universités souvent délabrées. Des amphithéâtres surchargés, pas de lumières dans les toilettes, des salles de classe parfois mêmes insalubres.

Un avenir qui pourrait être compromettant pour les étudiants

Un manque d'investissement public qui peut engendrer une suppression de certaines filières comme la Licence d'Italien (LLCE Italien) qui n'existe plus depuis cette rentrée à Bordeaux. Dans d'autres villes comme à Caen, la licence d'histoire a été supprimée, tout comme la licence de sociologie, pour créer la licence histoire/socio. Un risque auquel s'ajoute des éventuelles augmentations des frais d'inscriptions dans les années à venir.

Par ailleurs certaines formations font appel à des investissements privés. Ce qui peut s'avérer devenir un problème et empiéter sur certaines formations. Comme à l'IEP de Bordeaux par exemple où de nouvelles entreprises qui ont fait leurs entrées au capital, influeraient sur leur offre de formations.

Des chargés de TD pas payés

Ces restrictions budgétaires auraient des influences sur le travail des chargé de TD, le plus souvent vacataires. Ils sont payés par semestre, tous les six mois. Ainsi, ils reçoivent environ 1500€ pour 4h30 de TD par semaine. Dans le cas où ils travaillent depuis septembre jusqu'à décembre. Et la même somme de février à juin. L'année dernière, suite à un problème informatique, certains d'entre eux ont eu des retards de paiement allant de deux à cinq mois environ. Pourtant leur travail est assez considérable. Hormis les cours, ils doivent les préparer, corriger les devoirs et surveiller certains examens de l'Université.

Un conseil d'admnistration chamboulé par les étudiants

Le conseil d'administration de l'université de Bordeaux a finalement été annulé mardi 16 décembre. Après avoir été interrompu  à la fac de médecine, dans l'enceinte du CHU de Bordeaux.

Des étudiants en colère, environ une centaine, ont manifesté à l'appel de plusieurs et associations. Au départ, ils ont tenté de bloquer l'accès au batiment qui devait accueillir ce conseil. En vain, car une société de sécurité était présente pour filtrer l'entrée. Une liste d'émargement permettait aux vigiles de laisser entrer seulement les membres. Les syndicats étudiants avaient été dans un premier temps, interdits d'entrée. Plus étrange, voyant que les étudiants commençaient à se masser davant les différentes entrées du bâtiments. La sécurité a escorté certains membres pour que le conseil ait lieu. Et ce même en passant par des "passages secrets", dans les tunnels du Campus Carreire. Comme on le voit sur ces images.

Les choses se se sont ensuite bousculées. L'alarme incendie a retenti. Les étudiants se sont précipités vers une entrée pas surveillée, les vigiles sont intervenus et ont fait blocage. En poussant des deux côtés, la vitre de l'entrée a explosé. Pas de blessés du côté des étudiants qui se sont alors rués vers la salle du conseil d'admnistration. Mais l'Université, dans un communiqué, parle de "blessures légères sur les personnels admnistratifs".