Le colloque "I Loge You" et deux sans-abris n'ont pas fait bon ménage à Bordeaux

Le mal-logement était en débat ce samedi à Bordeaux. Pour la deuxième journée nationale Solidarité Logement, la fondation I Loge You et la fondation de France se sont retrouvées à Bordeaux avec un slogan "Le Mieux Logement, l'affaire de Tous." Associations de solidarité, site internet et agences immobilières, ils étaient une petite soixantaine réunie à l'Athénée Municipale de Bordeaux, de son vrai nom : l'Athénée Joseph Wresinski, le fondateur d'ATD Quart-monde. Un colloque suivi d'un concert sur la place Pey Berland.

ⓘ Publicité

Selon les organisateurs, le mal-logement c'est 8 millions de personnes concernées. Entre les personnes en période de chômage, les familles monoparentales - souvent des mères, les sans-domicile-fixe, le nombre de mal-logés ne cesse de croitre comme l'a également montré le récent rapport du Secours Catholique.

"On veut moins utiliser le terme "mal-logement" que le "mieux-logement". Notre objectif, notre ADN est de mettre en avant les associations qui proposent et initient des solutions pour améliorer le logement."
— Jean-Luc Brulard, co-fondateur d'I Loge You et agent immobilier Fnaim

Toutes les principales agences immobilières sont par ailleurs représentées dans cette journée et dans cette fondation. Mais le colloque et la réalité ne font pas toujours bon ménage. À l'entrée de l'Athénée municipal, la marraine de cette journée Ariane Massenet veut convaincre.

"Ce ne sont pas que les SDF qui sont concernés, ils sont 100.000 en France. Le mal-logement, c'est 8 millions de personnes. Je pense que chaque personne a été ou va être confrontée au mal-logement."
— Ariane Massenet, animatrice sur Canal +

Quelques mètres derrière l'animatrice de Canal +, il y a justement deux sans domicile fixe. Ironie, alors que le colloque se déroule, ils doivent faire leurs affaires. Leur présence devant une porte de l'Athénée n'est pas souhaitée.

"Le gars vient de sortir pour nous dire qu'il y avait un colloque. Il ne nous a pas dit que c'était sur le mal-logement. Ça me donne encore moins envie de me réinsérer parce que moi quand je travaillais, je n'ai jamais été comme ça."
— Thomas, 34 ans, à la rue depuis cinq ans

L'un des organisateurs du colloque, l'écrivain Alexandre Jardin préfère relativiser.

"Il y a le cas ponctuel qui est moche et comment on le traite à plus long terme, c'est à dire la quantité extraordinaire de gens qui ont déjà construit des solutions. Ou on les laisse se battre à mains nues ou on les aide. Si vous voulez les aider à financer, prenez-vous en mains et arrêtez de râler en écoutant la radio. I Loge You, c'est ça !"
— Alexandre Jardin, écrivain