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Le calvaire sans fin de Serge Lazarevic, ex-otage d'Aqmi

Par
  • France Bleu

Libéré le 9 décembre dernier, Serge Lazarevic, 52 ans, ne parvient pas à retrouver une vie normale. Ses problèmes de santé et ses trois ans de captivité compliquent ses démarches pour se reloger, trouver un emploi et oublier enfin le cauchemar d'Aqmi. Il s'est confié en exclusivité à France Info au micro de Sébastien Baer.

Accueilli par François Hollande sur le tarmac à sa libération, Serge Lazarevic se sent aujourd'hui SDF en France
Accueilli par François Hollande sur le tarmac à sa libération, Serge Lazarevic se sent aujourd'hui SDF en France - MaxPPP

Après sa libération, Serge Lazarevic a fui les médias. Pour se protéger, sans doute, rattraper le temps perdu et retrouver une vie normale. Las. Passé le temps des bonheurs de la liberté retrouvée, soit une quinzaine de jours, l’ex-otage d’Al-Qaïda au Maghreb islamique a vu un autre calvaire rattraper le cours de sa nouvelle vie.

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"J’ai pris des coups sur la tête, on m’a torturé (…) J’étais enchaîné aux chevilles et j’avais des menottes derrière le dos, pour dormir. Et quatre ans comme ça, c’est long…"

Installé dans un studio de 8m2 sans fenêtres, lové dans l’arrière-cour de la maison de sa mère, l’homme de 52 ans mène une vie de reclus. Dépressif, physiquement démoli, il passe beaucoup chez les médecins : "J’ai le bassin qui a été touché, j’ai pris des coups sur la tête, on m’a torturé, j’ai des problèmes de mémoire et d’oreille interne, et j’ai des vertiges tout le temps. Je ne sais pas si vous pouvez réaliser ce que c’est, quatre ans dans la nature, dans le Djebel, dormir sur des pierres. J’étais enchaîné aux chevilles et j’avais des menottes derrière le dos, pour dormir. Et quatre ans comme ça, c’est long".

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Un enfer administratif

Serge Lazarevic voudrait bien se reloger, reprendre son métier de contremaître sur les chantiers, mais ses démarches se heurtent au même absurde leitmotiv : *"Si je veux louer une maison, on me demande des déclarations d’impôts, si je vais dans une agence immobilière on me demande des fiches de paie et mes revenus. Ce sont des absurdités car il y a toute une procédure que je ne peux pas respecter car je n’ai rien. Pourtant, je leur ai donné des papiers du Quai d’Orsay qui disent que j’étais otage. Depuis 2011. Donc ils devraient le savoir, mais ils ne font pas attention au dossier". *

* * "Ils m'ont menacé des centaines de fois de m'égorger ou de me mettre une balle dans la tête. Je me nourrissais de ce que je trouvais dans la nature. Quelques baies, des feuilles, des petites larves, des sauterelles, des mouches... "

Il y a aussi ces souvenirs dont il ne parvient pas à se débarrasser : "Il y a des choses qu’on ne peut pas effacer. Ils m’ont menacé des centaines de fois de m’égorger ou de me mettre une balle dans la tête. Cent fois, ils m’ont aussi dit qu’ils allaient me libérer dans une semaine, dans dix jours. Cela a été 4 ans de peur. Le problème aussi, c’est que j’ai été maltraité par rapport à la nourriture. Je n’avais que de l’eau et du pain, pendant quatre ans. Je me nourrissais de ce que je trouvais dans la nature. Quelques baies, des feuilles, des petites larves, des sauterelles, des mouches... Je mangeais ça, pour survivre. Et aujourd’hui, j’ai du mal à me relever".

Prisonnier de la République, oublié hexagonal, SDF en France

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