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Latifa Ibn Ziaten invitée dans un lycée de Nantes : "Elle a une ouverture d'esprit incroyable !"

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Latifa Ibn Ziaten était invitée mardi matin au lycée Gaspard Monge - La Chauvinière, dans le nord de Nantes. Son fils Imad a été la première victime du tueur Mohammed Merah en 2012. Depuis, elle sillonne inlassablement les établissements scolaires pour porter un message de paix et de tolérance.

Après la conférence, Latifa Ibn Ziaten s'est prêtée au jeu des selfies avec les élèves du lycée Monge - La Chauvinière. Après la conférence, Latifa Ibn Ziaten s'est prêtée au jeu des selfies avec les élèves du lycée Monge - La Chauvinière.
Après la conférence, Latifa Ibn Ziaten s'est prêtée au jeu des selfies avec les élèves du lycée Monge - La Chauvinière. © Radio France - Anne Bertrand

"Y a-t-il quelque chose que vous auriez aimé dire à votre fils avant qu'il ne décède ?", demande ce mardi un lycéen à Latifa Ibn Ziaten, dont le fils a été la première victime du tueur Mohammed Merah en 2012 à Toulouse. "Plein de choses", répond-elle, la voix pleine d'émotion. "Je ne sais pas comment vous dire… Il est toujours là, d'ailleurs. Il n'est jamais parti".

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Ce témoignage de mère a impressionné Kalyssa, élève au lycée Gaspard Monge - La Chauvinière, dans les quartiers nord de Nantes. "C'est une femme forte, elle a un parcours douloureux pour une mère qui a perdu un enfant dont elle était très proche. J'aime beaucoup comment elle s'est relevée", raconte la jeune fille.

Beaucoup d'élèves ne connaissaient pas Mohammed Merah

Militaire âgé de 30 ans, Imad Ibn Ziaten est le premier à être tombé sous les balles de Mohammed Merah, le 11 mars 2012. La centaine d'élèves présents dans la salle avaient 4 ou 5 ans à cette époque. Beaucoup, comme Théo, ignoraient tout jusqu'alors des atrocités commises par le tueur toulousain : "Ce qui m'a le plus marqué, c'est que Latifa Ibn Ziaten pardonne au meurtrier de son fils. Mais pas l'acte en soi."

La mère de famille est venue délivrer, une nouvelle fois, un message de paix et de tolérance. De laïcité aussi, avec son foulard sur la tête. Mackenzie, autre élève du lycée, y a été très sensible : "Je suis d'accord avec le fait que la religion, c'est personnel. On a le droit de croire ou de ne pas croire et on ne doit surtout pas imposer notre religion aux autres. C'est pour ça que c'est bien qu'on ait ce principe de laïcité en France."

Un témoignage de mère et de femme qui a impressionné les lycéens.
Un témoignage de mère et de femme qui a impressionné les lycéens. © Radio France - Anne Bertrand

Sans animosité, un adolescent dans la salle a malgré tout fait remarquer à Latifa Ibn Ziaten que si lui avait été une femme, il aurait fait passer sa religion avant et n'aurait pas travaillé, comme elle, pour garder le voile. Réponse de cette croyante musulmane : "La foi est dans ton cœur, pas dans ton vêtement".

Aucune question, en revanche, sur la guerre israélo-palestinienne, qui sature l'actualité. Mais après la conférence, un adolescent, de confession juive, a expliqué à Latifa Ibn Ziaten qu'il avait peur : "J'ai dit non, il ne faut pas te mettre ça dans la tête. Tes origines sont là. Il m'a répondu 'si tout le monde pouvait penser comme vous, Madame'".

"Quand elle nous dit qu'il faut aller chercher notre chance, je n'en avais pas forcément conscience"

À plusieurs reprises au cours de la conférence, Latifa Ibn Ziaten a encouragé ces jeunes à avoir confiance en eux : "N'ayez pas peur, vous êtes la lumière de demain". Et le message a résonné chez Margot : "J'ai retenu qu'on est vraiment le futur de la société. Quand elle nous dit qu'il faut aller chercher notre chance, je n'en avais pas forcément conscience. Moi qui me suis toujours dit que je n'arriverais peut-être pas à avoir un bon métier plus tard, je pense que ça va me motiver à plus bosser."

Airelle retiendra aussi ce message de tolérance : "Dans la vie de tous les jours, j'essaie d'être tolérante mais dans ma tête c'est compliqué parce qu'on pense beaucoup à soi et on a du mal à s'entraider alors que c'est ce qu'il faut pour avancer. Je vais essayer de bien faire les choses, on va dire !"

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