Menaces terroristes envoyées à des élèves, le lycée Jean Perrin à Rezé évacué

Début de matinée agité au lycée Jean Perrin, à Rezé, où sont accueillis chaque jour 2.000 élèves. L'alarme incendie a retenti à 8h, les élèves déjà présents ont été regroupés dans la cour, puis à l'intérieur du gymnase. Les autres lycéens n'ont pas pu entrer et la rue du Château de Rezé, devant l'établissement, était bouclée en raison de menaces d'attentat.

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Plusieurs lycéens ont reçu un mail avec à l'intérieur une vidéo de décapitation. Un camarade d'Inès, élève de 1ʳᵉ, en a été destinataire. Elle n'a pas regardé la vidéo mais a lu le message : "Il a dit qu'il allait faire sauter le lycée avec une bombe et qu'il allait nous égorger après."

La police a levé l'alerte au bout d'une heure

Dès 8 heures, la police était sur place et a fait le tour du bâtiment "pour chercher dans chaque salle s'il n'y avait pas des bombes, des explosifs. Et elle est revenue pour nous dire que tout était ok", poursuit Inès. "Personnellement, j'ai plus pris ça à la rigolade. Au début en plus, on ne savait pas ce qui se passait. On pensait que c'était encore un exercice", enchaîne sa copine Lucie.

Là où les deux adolescentes ont été choquées, c'est par la rapidité des investigations dans le lycée. "Ça a duré 45 minutes ou une heure et on s'est dit 'déjà'? On est un gros lycée et il y a beaucoup de salles, et on a vu que cinq policiers. Donc on est remonté en se disant 'est-ce-que ça a été bien fouillé ?' Mais c'est bon, tout va bien."

"On était énervées ! On se lève tôt le matin et on ne pouvait pas rentrer !"

Les cours ont pu reprendre vers 9h15 "mais il n'y avait personne en cours, la moitié des gens ne sont pas venus", explique Candice, élève en 2ᵈᵉ. Tous les parents avaient reçu un mail du lycée pour les alerter de cette menace d'attentat. Candice n'a pas ressenti de panique particulière en arrivant au lycée : "Au fond, on savait un peu que genre c'était faux parce que en ce moment il y a souvent des choses comme ça."

Sa copine Céline poursuit : "On était surtout énervées ! Ça nous bloquait, on se lève tôt le matin et, du coup, on ne pouvait pas rentrer !" Nina, la troisième copine, l'avoue, elle : "J'ai eu peur qu'il y ait toujours la bombe mais ça va." Candice, elle, se met à place de ceux qui étaient retenus dans le lycée : "Je n'aurais pas aimé être à leur place. J'aurais vu ça, j'aurais paniqué et j'aurais fugué !"

L'accès à l'Espace numérique de travail coupé

La présidente de la Région Pays de La Loire, en charge des lycées, a rapidement réagi sur le réseau social X, en annonçant avoir "pris la décision ce matin, avec la rectrice d’académie, de couper l’accès des lycéens à la plateforme ENT", l'Espace numérique de travail sur lequel les messages malveillants ont été envoyés.

Contactée, la proviseure du lycée Jean Perrin a renvoyé vers le rectorat, qui s'est contenté d'un communiqué laconique : "La Région des Pays de la Loire, en accord avec le rectorat, a convenu de prendre toutes les mesures pour sécuriser le lycée et l'ENT pour limiter l'ampleur de la cyberattaque."

Un jeune homme interpellé en région parisienne

Ce type de menaces se répète depuis plusieurs jours dans des lycées partout en France. De nombreux établissements ont été touchés. Jeudi matin, un jeune homme de 19 ans a été interpellé dans les Hauts-de-Seine. Il est soupçonné par les enquêteurs de l'office anti-cybercriminalité d'être à l'origine de plusieurs messages de menaces d'attentat envers des élèves. Le jeune homme aurait reconnu les faits.