La ville d'Orléans reprend la gestion de l'Aselqo et ses centres d'animation sociale en régie municipale
C'est la conséquence du scandale des primes que se versaient les principaux cadres de l'Aselqo, révélées en 2020 : l'association qui gérait les 12 centres sociaux dans les quartiers d'Orléans disparaît et la ville en reprend la gestion en régie municipale.
"Nous on n'est pour rien là-dedans, on n'a rien fait et on continue de subir les décisions" regrette Lelia Louni, déléguée syndicale Sud de l'Aselqo. Les 85 salariés n'ont appris que récemment que l'association qui les employait pour assurer l'animation et la mise en oeuvre des activités dans les 12 centres sociaux de la ville d'Orléans, l'Aselqo (rebaptisée depuis quelques mois Anim'Orléans), allait disparaître pour laisser la place à un système de régie municipale. Et leurs représentants du personnel, en CSE (comité social et économique) ont voté contre cette décision.
Concrètement cela veut dire que la ville d'Orléans reprend la main sur tous les aspects liés au fonctionnement de la structure qui gère les centres sociaux dans les quartiers d'Orléans, et que les salariés deviendront des agents de la ville. Ils recevront rapidement leurs nouvelles conditions d'emploi et auront un mois pour dire s'ils acceptent ce nouveau statut. "On a eu des garanties, tous les salariés seront conservés, les activités vont continuer" reconnaît Lelia Louni. "Mais sur le long terme, sur les projets, les aspects techniques, la reprise des intervenants, il y a encore beaucoup de zones d'ombres".
La suite du scandale des primes des dirigeants
Cette décision de la mairie d'Orléans, adoptée ce lundi 13 mars en conseil municipal et sur laquelle l'opposition de gauche a voté contre, est en fait la suite d'une longue errance depuis la révélation du scandale des primes de la direction de l'Aselqo. En 2020, les élus du personnel avaient demandé une expertise financière qui révélait que le directeur général et trois des principaux cadres de l'association se versaient chaque année des primes conséquentes (52.000 euros chacun, en moyenne), alors qu'aucune prime n'avait été accordée aux salariés, et surtout que des postes avaient été supprimés.
L'affaire avait fait grand bruit, la ville d'Orléans avait porté plainte, en tant que principal financeur (avec la Caisse d'allocations familiales), l'Aselqo avait changé de président et même de nom. Mais pour la ville d'Orléans, certains problèmes structurels de fonctionnement demeurent, d'où cette décision de reprendre la main totalement sur ces centres sociaux. "On s'est rendus compte, lors de l'audit réalisé suite aux révélations sur les primes des dirigeants, qu'il y a des coûts liés à la direction, la comptabilité, les ressources humaines, qui sont élevés et qui ne vont pas aux projets, à l'animation, à l'animation sociale dans les quartiers" explique Florent Montillot, le premier adjoint au maire d'Orléans.
"C'est une décision que la ville prend seule"
Une analyse que conteste l'opposition de gauche. Elle a voté contre, ce lundi soir, le passage en régie municipale, dénonçant par la voix du socialiste Baptiste Chapuis, "une décision prise seule par la ville d'Orléans, sans jamais échanger avec les usagers et les bénévoles qui font vivre ces centres sociaux". L'élu d'opposition ajoute que selon lui il n'y a pas d'ambition pour l'Aselqo, "pas de projet politique, social". Et il dit ne pas comprendre pourquoi "les bénévoles, qui assurent une grande partie des activités dans ces centres, n'ont pas été informés ni consultés".
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