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La taxe de séjour augmentera de 34% dans les Pyrénées-Orientales, les professionnels s'insurgent

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Pour financer la future LGV Montpellier-Perpignan, la loi de finances 2023 prévoit l'augmentation de 34% de la taxe de séjour dans plusieurs départements, dont les Pyrénées-Orientales. Une "surtaxe" collectée dès le 1er janvier 2024, qui provoque la colère des professionnels du tourisme.

La taxe de séjour est perçue par les communes classées "stations de tourisme", comme Perpignan. La taxe de séjour est perçue par les communes classées "stations de tourisme", comme Perpignan.
La taxe de séjour est perçue par les communes classées "stations de tourisme", comme Perpignan. © Maxppp - Michel Clementz

C'est une mesure passé quasiment inaperçue, entérinée dans la loi de finances 2023 en décembre dernier. Un amendement voté par le Sénat qui prévoit d'augmenter de 34% la taxe de séjour payée par les vacanciers dans les campings, hôtels et gîtes des communes touristiques, le tout pour financer la future LGV Montpellier-Perpignan. Cela concerna notamment les Pyrénées-Orientales à partir du 1er janvier 2024.

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Cette mesure a été récemment dénoncée dans un communiqué par la députée RN des Pyrénées-Orientales, Sophie Blanc : "Dès le 1er janvier 2024, le produit de cette taxe sera reversé directement à l’établissement public local de la 'Société de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan' en charge du projet. Il y aura donc, comme nous le craignions, une taxe additionnelle qui servira à financer la future  LGV Montpellier/Perpignan."

"Comme d'habitude, on se retrouve au front"

Une nouvelle qui ne ravit pas les professionnels du tourisme, qui collectent la taxe de séjour, reversée ensuite aux collectivités. "Il va être compliqué d'expliquer à nos clients et habitués qu'il y a +34% de taxe de séjour en 2024 pour financer un TGV qui va arriver en 2050 ! s'insurge Brice Sannac, président de l'UMIH 66. On n'est pas à une ineptie supplémentaire, mais comme d'habitude, on se retrouve au front et c'est à nous d'expliquer les mesures de l'État".

Le budget vacances alourdi

Cette taxe fluctue en fonction de la commune et du classement de l'hébergement. Mais à titre d'exemple, une famille de deux adultes et deux enfants mineurs devra payer entre 30 et 35 euros par semaine, contre 23 euros de taxe de séjour aujourd'hui dans un hôtel 4 étoiles à Banyuls.

"Nous comprenons bien que cela servira à financer un projet important, avance Bernard Foltran, directeur des Gîtes de France dans le département. Mais dans un contexte inflationniste où nos clients vacanciers sont très vigilants sur leur budget vacances, on comprend que ça risque d'alourdir leur panier moyen de réservation. Cela viendra s'ajouter à d'autres frais contraints de déplacement de nos clients."

Pas de concertation

Même discours pour Aude Vivès, présidente de l'Agence de développement touristique, et vice-présidente du Département en charge de l’attractivité, du tourisme et des loisirs. Si elle se "réjouit de l'arrivée de cette ligne", c'est la méthode qui est contestée. "Les conditions de son financement sont assez étonnantes, ajoute-t-elle*. Je suis assez stupéfaite de cette annonce, il n'y a pas eu du tout de concertation. Si on avait été consulté, peut-être que d'autres sources de financement auraient pu être envisagées."*

La Fédération de l'hôtellerie de plein air et les campings contactés dénoncent cette mesure, mais ne souhaitent pas s'exprimer. Dans ces établissements, la taxe de séjour reste moins élevée qu'ailleurs.

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