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"La lutte contre l'inceste est un combat perpétuel", selon une avocate montoise

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La "Commission Inceste" publie ce jeudi une analyse des près de 27.000 témoignages de victimes. Pour l'avocate au barreau de Mont-de-Marsan et spécialiste de la question, Isabelle Tressard, si la libération de la parole des victimes est positive, "il reste encore beaucoup de progrès à faire."

160.000 enfants sont victimes d'inceste en France chaque année. 160.000 enfants sont victimes d'inceste en France chaque année.
160.000 enfants sont victimes d'inceste en France chaque année. © Maxppp - Vanessa Meyer

Près de 27.000 témoignages recueillis depuis deux ans, la Commission Inceste publie ce jeudi une synthèse et une analyse des déclarations qu'elle a collectées. L'idée, c'est d'insister sur l'importance de croire les victimes et de les protéger. Selon Isabelle Tressard, avocate au barreau de Mont-de-Marsan et spécialiste de la question, libérer la parole "est essentiel et c'est la seule manière de faire évoluer la mémoire traumatique."

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Mais la lutte contre ce fléau, qui concerne 160.000 enfants chaque année, ne fait que débuter : "Ça commence à bouger, mais dans les Landes ça fait un moment que ça bouge, Henri Emmanueli avait fait de ce combat un combat majeur du Conseil Départemental dans l'aide sociale à l'enfance. Ça bouge, mais parfois ça s'agite sans aboutir. C'est un combat perpétuel."

Vers un maintien de la "Commission Inceste" ?

Et, le combat contre l'inceste ne passe pas seulement pas des mesures de politiques publiques. "On a beau faire tout ce qu'il faut au niveau objectif par des lois, commissions, rapports, études, il faut aussi la qualité des hommes qui vont ensuite tirer les leçons de ces lois, commissions et rapports. Et malheureusement, ce n'est pas toujours au rendez-vous à ce niveau-là. Il y a encore des enfants qui subissent énormément de pressions. C'est nos mentalités qui doivent changer", affirme l'avocate.

La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a été lancée par le gouvernement en janvier 2021 après le scandale causé par la publication de "La Familia grande" de Camille Kouchner. Elle y évoquait l'inceste commis sur frère jumeau par son beau-père, le politiste Olivier Duhamel. Ce qui avait provoqué un déferlement de témoignages sous le hashtag #MeTooInceste.

Dans une tribune publiée début septembre, une soixantaine de personnalités ont réclamé le maintien de la Ciivise, qui doit se terminer à la fin de l'année 2023, notamment Camille Kouchner, Emmanuelle Béart ou Vanessa Springora. "*La fermer, c'est dire aux victimes : '*On vous a assez entendues'", écrivent-elles.

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