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"J'ai eu une peur horrible", Michel, victime d'un accident de moto, témoigne pour éviter de nouveaux drames

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Le 4 janvier 2024, Michel Pilaert, 55 ans, a vu sa vie défiler sous ses yeux quand un automobiliste l'a percuté sur la route alors qu'il roulait à moto. Aujourd'hui en centre de rééducation à Annesse-et-Beaulieu, ce pérourdin raconte la souffrance physique, mais aussi le traumatisme psychologique.

Michel Pilaert a été victime d'un accident de moto en janvier dernier à hauteur de Vergt. Il n'a pas pu marcher pendant plus de 3 mois. Michel Pilaert a été victime d'un accident de moto en janvier dernier à hauteur de Vergt. Il n'a pas pu marcher pendant plus de 3 mois.
Michel Pilaert a été victime d'un accident de moto en janvier dernier à hauteur de Vergt. Il n'a pas pu marcher pendant plus de 3 mois. © Radio France - Salomé Pineda

C'est un accident qu'il n'aurait jamais imaginé vivre un jour. "J'ai une peur horrible. C'est terrible. J'ai tout vu, tout entendu. Je n'ai pas perdu connaissance", se remémore Michel, assis sur son lit au centre de rééducation SMR Lalande à Annesse-et-Beaulieu. Trois mois après le choc, le quinquagénaire qui a retrouvé l'usage de ses jambes, parle avec un franc-parler. "J'ai découvert le monde du handicap, je n'ai pas pu marcher pendant plus de trois mois." Comme 48 autres véhicules en Dordogne cette année, ce motard a subi un accident le 4 janvier 2024. Lui, a survécu. Rescapé, il témoigne pour prévenir, mettre en garde. Essayer, à son échelle, d'éviter de nouveaux drames sur les routes.

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"Je n'ai rien vu venir"

La scène, il l'a connaît presque par coeur. "Je roule en moto à 80 kilomètres heures. Ou un peu moins." Sur la route entre Vergt et Saint-Michel-de-Villadeix, il l'assure, il était prudent comme toujours. "Devant moi, une grande ligne droite. Il commence à faire noir. Mes phares longue portée sont bien allumés", précise-t-il.  "Une voiture est devant moi, un pickup. Je me mets à doubler, je me mets mes clignotant en m'assurant qu'il n'y a personne derrière moi... Puis, d'un seul coup, la voiture tourne à gauche. Et me voilà me transformer en oiseau à presque sur quinze mètres. J'essaye d'apprendre à voler, sauf qu'eh bien...Je ne sais pas voler. Et je m'écrase 15 mètres plus loin."

Sa vie bascule, mais quand il l'explique, sa voix ne tremble pas. Ce soir-là, l'homme ne rentre pas chez lui, à Manzac-sur-Verne. Au sol, il appelle son épouse pour lui dire que "tout va bien", mais son avant-bras gauche et sa hanche-droite sont fracturés. Hospitalisé, il s'aperçoit alors qu'il ne peut plus fermer la main gauche en raison de problèmes neurologiques. "C'est le traumatisme de l'accident qui m'a provoqué ces troubles."

Michel victime de troubles neurologiques à la suite du traumatisme de son accident peine à retrouver l'usage de son bras gauche.
Michel victime de troubles neurologiques à la suite du traumatisme de son accident peine à retrouver l'usage de son bras gauche. © Radio France - Salomé Pineda

De la colère à la résiliance

"La voiture n'avait ni mis son clignotant ni freiné." soutient Michel. A bord du véhicule un homme âgé, sous le choc également d'après le motard. "Effectivement, au début, j'avais beaucoup de colère. Il aurait pu me voir, il aurait pu m'entendre..." S'il peut de nouveau marcher, il ne sait pas encore combien de temps il lui faudra pour retrouver l'entièreté de ses capacités motrices. "Ça peut prendre une semaine, un mois...un an je ne sais pas." Une chose est sûre, Michel veut mettre à profit son temps pour faire de la prévention. "Au fur et à mesure, avec le travail que je fais au centre Lalande, j'ai appris à prendre du recul. Moi j'ai de la chance et une énorme chance d'être encore en vie. Et bien il y a peut être un travail de prévention à faire chez ces gens là pour que ça ne se reproduise plus, ou au moins de moins en moins souvent."

Michel, a décidé quand il sera  d'entamer une procédure judiciaire contre l'automobiliste, auprès d'une avocate spécialisée dans la "réparation du commage corporel". En Dordogne, le bilan sur les routes s'est montré en avril dernier meurtrier : trois personnes ont perdu la vie. Ce lundi 6 mai, France Bleu Perigord reçoit le préfe de Dordogne Jean-Sébastien Lamontagne pour en parler.

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