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Il y a 40 ans, l'homosexualité n'était plus un crime, un Nantais raconte les années de "répression"

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Elise, un militant de Nosig, le centre LGBTQI+ de Nantes, a vécu ses jeunes années dans les années 1970, juste avant que l'homosexualité soit dépénalisée, le 4 août 1982. Il raconte une époque où être gay pouvait encore mener des personnes devant le tribunal.

Jusqu'en 1982, près de 10.000 personnes, en grande majorité des hommes, ont été condamnées en France. Jusqu'en 1982, près de 10.000 personnes, en grande majorité des hommes, ont été condamnées en France.
Jusqu'en 1982, près de 10.000 personnes, en grande majorité des hommes, ont été condamnées en France. © Maxppp - Vanessa Meyer Wirckel

Sur la terrasse du bar gay le Cercle Rouge, dans le centre ville de Nantes, fard à paupière violet sur les yeux, jupe et boucles d'oreilles, Elise se souvient de l'époque. Avant le 4 août 1982, lorsque la France abandonne les dernières sanctions pénales contre les homosexuels, il devait se cacher : "Il fallait faire attention à tout, déjà aux violences, aux agressions, à la réputation, aux familles... Il n'y avait pratiquement pas de lieux où se retrouver, seulement quelques bars portes fermées, qu'on appelait des 'bars louches'". 

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Jusqu'à 3 ans de prison et 20.000 francs d'amende

"Actes contre nature" ou "outrage public à la pudeur" : jusqu'au 4 août 1982, on pouvait être condamné à 3 ans de prison et une amende de 20.000 francs en cas de rapport intime avec une personne de même sexe en dessous de 21 ans [NDLR: puis 18 ans à partir de 1974]... Être un jeune homme homosexuel dans les années 1970, c'était vivre dans la clandestinité, raconte Elise : "Si je voulais coucher avec un garçon de ma génération, il fallait que je fasse attention à son âge. S'il avait 21 ans c'était bon, s'il avait 20 ans et six mois, je risquais trois ans de prison, c'est pas rien"

Une vraie "répression"

"Il y avait une répression. Légale, sociale, policière, familiale aussi, puisque les parents pouvaient porter plainte pour détournement de mineur", défend Elise. Quand le Code Pénal a été écrit après la révolution française, en 1791, il n'est pas fait mention des homosexuels, qu'on appelle sodomites à l'époque. C'est le régime de Vichy, en 1942, qui établit la pénalisation des "actes contre nature" avec des mineurs. Et à la Libération, en 1945, l'alinéa 331 du Code reste dans la loi. 

Ainsi, de l'après-guerre à 1982, près de 10.000 peines ont été prononcées, presque toutes à l’encontre d’hommes.

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Le 4 août 1982, la fin de la pénalisation

Le 4 août 1982, François Mitterrand et Robert Badinter, dépénalisent totalement l'homosexualité. "Je pense que ça a fondamentalement changé les choses dans l'acceptation des homosexuels par eux-mêmes. Mais aussi dans l'acceptation des commerces gays. Un bar pouvait se dire bar-gay sans être fermé par la police. Cela a permis une vie sociale différente. Et puis ne plus être considéré comme un fléau social dans la loi, c'est énorme... Le début d'une vie", explique Elise_._ Une vie de militant pour lui qui, depuis, n'a cessé de lutter pour la défense des droits LGBT.

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