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Hébergement d'urgence dans un quartier prioritaire de Jarville : "L'endroit n'est pas le mieux choisi"

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A Jarville-la-Malgrange, la création de 60 places d'hébergement d'urgence pour des personnes vulnérables interroge les habitants, en particulier les riverains du terrain réquisitionné par l'Etat. Ce terrain se trouve en lisière de la Californie, un quartier défavorisé.

Les installations des structures modulaires doivent débuter fin décembre sur ce terrain métropolitain Les installations des structures modulaires doivent débuter fin décembre sur ce terrain métropolitain
Les installations des structures modulaires doivent débuter fin décembre sur ce terrain métropolitain © Radio France - Isabelle Baudriller

Pour l'heure, il s'agit d'un terrain vague encombré de gravats et situé à proximité d'une zone pavillonnaire - le Pré Fontenier - construite il y a trois ans. Mais à la fin de l'année, il va accueillir des "structures modulaires aménagées" pour l'hébergement d'urgence de 60 personnes vulnérables, des sans-abris, des demandeurs d'asile, des femmes victimes de violences familiales

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Ce terrain, propriété de la métropole du Grand Nancy, a été réquisitionné par la préfecture de Meurthe-et-Moselle en raison de "la saturation des dispositifs d'hébergement d'urgence existants et l'absence de solution immobilière immédiate" selon l'arrêté du 17 novembre dernier qui précise aussi "la réquisition prend fin le 30 avril 2025".

Problème : ce futur accueil d'urgence temporaire se trouve en lisière de la Californie, quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), ce qui ne manque d'alimenter les interrogations et les craintes des riverains.

"Un coup de force"

"Perso, nous on est propriétaires des maisons ici, on a acheté mais ce n'est pas ce qu'on nous a vendu [ce projet d'hébergement d'urgence, NDLR]", indique l'un d'eux. "C'est un coup de force, c'est pour cela qu'il y a une révolte !" lance Cyl, autre propriétaire du quartier avant de tempérer : "Les personnes qui seront là n'y sont pour rien, on leur dit de s'installer là. Elles seront peut-être contentes de retrouver un espace d'hébergement temporaire mais nous qui sommes là pour des hébergements définitifs, ça créé des tensions, des frustrations."

Le terrain se trouve à proximité d'une zone pavillonnaire, une trentaine de maisons construites il y a trois ans
Le terrain se trouve à proximité d'une zone pavillonnaire, une trentaine de maisons construites il y a trois ans © Radio France - Isabelle Baudriller

A l'annonce du projet, le collectif "Les Jarvillois en détresse" s'est constitué. "Je me pose beaucoup de questions pour ces personnes qui vont arriver", explique Rocco porte-parole du collectif. "L'endroit n'est pas le mieux choisi. Un terrain vague, des cabanons Algeco, des barrières tout autour, ça ressemble à un camp. Au niveau intégration, ce n'est pas la plus belle des manières. La Californie à Jarville souffre déjà de la précarité et d'une grande pauvreté. On a du mal à retrouver du travail pour les habitants. On va ajouter des difficultés là où il y a déjà des difficultés."

Accompagnement social

Le centre sera géré par l'association ARS (Accueil et Réinsertion sociale) et la préfecture assure une "présence H24", la journée par des professionnels de l'accompagnement et le soir par un agent de sécurité.

"L'information est sans doute arrivée de manière abrupte, de la même manière dont elle est arrivée dans mon bureau", indique le maire de Jarville-la-Malgrange Vincent Matheron qui dit comprendre la colère des riverains. "Ma responsabilité en tant que maire est d'être dans l'esprit de concorde. A partir du moment où ça s'impose à nous, je souhaite qu'on puisse garantir les conditions du bon vivre-ensemble et du bien vivre-ensemble aux riverains comme à ces personnes."

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Sollicitée par France Bleu, la préfète de Meurthe-et-Moselle Françoise Souliman s'engage "à recevoir très rapidement les riverains de Jarville pour les rassurer". Elle indique aussi que ses services travaillent à une solution "pérenne" - un hôtel ou un bâtiment d'Etat - pour accueillir les personnes sans abri. Quant à la caserne Faron à Vandœuvre-lès-Nancy qui accueille des demandeurs d'asile depuis bientôt 10 ans, elle ne ferme "pas pour l'instant".

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