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Dieudonné à Nîmes ? "Je le crois très proche de son porte-monnaie" indique Daniel Benfredj

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Un an après avoir présenté ses excuses, Dieudonné s'est vu interdire par la préfecture du Gard de jouer son spectacle "Sous bracelet" ce vendredi soir. Une décision saluée par Daniel Benfredj. Le président de la Ligue contre le racisme accuse l'humoriste de vouloir défendre ses intérêts financiers.

Daniel Benfredj, président de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme. Daniel Benfredj, président de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme.
Daniel Benfredj, président de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme. © Radio France - © France Bleu

Que va faire Dieudonné ? C'est la question que se posent les soutiens et les adversaires de l'humoriste, dans le Gard. La préfecture lui a interdit de venir jouer son spectacle "Sous bracelet" ce vendredi soir. La veille, seul l'horaire a été communiqué aux spectateurs censés recevoir un texto pour connaître le lieu. Une "organisation quasi clandestine" pour les autorités qui mettent en avant un risque de trouble à l'ordre public.

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La préfecture justifie aussi sa décision en rappelant que Dieudonné "a fait l'objet de nombreuses condamnations pénales, dont certaines définitives, pour des propos à caractère antisémite".

Sur France Bleu Gard Lozère, le président de la LICRA (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme) de Nîmes salue l'interdiction préfectorale. "Dieudonné a un passé qui est assez fourni puisque depuis plus de 10 ans, il est dans l'injure raciste et antisémite", tacle Daniel Benfredj.

Des excuses par intérêt ?

Il y a un an, pourtant, l'humoriste a demandé pardon à "ses compatriotes de la communauté juive" avec lesquels il reconnaissait "s'être laissé aller au jeu de la surenchère". Pour le président de l'antenne nîmoise, ces excuses sont des excuses de circonstances. "Je crois Dieudonné très proche de son porte-monnaie, avance Daniel Benfredj. Je rappelle qu'il a été condamné à deux ans de prison ferme qui lui ont valu d'avoir un bracelet électronique parce qu'il avait omis de déclarer à l'administration un million d'euros de gain."

Ce jeudi, Dieudonné a contesté l'interdiction préfectorale devant le tribunal administratif. Si la justice ne lui donne pas raison, il promet de venir à Nîmes, mais de jouer un autre spectacle. "Je suis étonné, au pays de Charlie, d'avoir à affronter cette censure. Je ne dérange personne, martèle l'humoriste. Ceux qui ne veulent pas me voir ne viennent pas dans mes salles."

Pour Daniel Benfredj, le débat autour de la liberté d'expression de Dieudonné a été tranché depuis longtemps. "On sait depuis 2009 qu'il n'est plus dans le registre de l'artiste. Il avait fait à l'époque un spectacle en disant qu'il voulait faire le plus grand meeting antisémite depuis la 1ère guerre mondiale. Il avait fait monté sur scène le négationniste Robert Faurisson, rappelle le président de la LICRA de Nîmes. Il l'avait fait applaudir, même, par son public."

La communication de Dieudonné répond à la LICRA

Dans un communiqué, la responsable communication de Dieudonné a tenu a réagir : "L’humoriste Dieudonné, a fait des excuses sincères à la communauté juive, il y a plus d’un an, malgré cela, le lynchage continue et même s’amplifie. Vous ne connaissez absolument pas ses derniers spectacles. Et malheureusement, vous faites partie des gens qui organisent sa censure sans même connaître son travail, ni lui donner la parole depuis plus de 20 ans. Vous dites croire qu’il est très proche de son argent. Vous êtes dans une accusation, inversatoire. Vous êtes bien placé pour savoir que la Licra demande toujours beaucoup d’argent à chaque procès, afin d’asphyxier Dieudonné financièrement. Organisons si vous en avez l’élégance la véritable débat en direct à la télévision avec vous, Dieudonné et moi-même afin de permettre au public d’avoir une autre vérité que votre unique version. Pour finir, je recommande au public de regarder les spectacles suivants : « En Paix », « l’émancipation », « la guerre ». « La Politique » sur Internet afin de juger par eux-mêmes".

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