Des habitants de l'Estaque dénoncent une situation "ubuesque": depuis 19 ans, un trottoir barré par des blocs en béton

C'est du provisoire qui dure !

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Depuis le 5 mai 2005, c'est à dire depuis 19 ans, la partie de trottoir située sur la RD 568, en face du restaurant l'Hippocampe à l'Estaque, est bloquée par des GBA, des glissières en béton armé. A l'époque, ces blocs ont été installés en urgence par la mairie, pour protéger les piétons d'un autre éventuel éboulement. Ce qui devait être provisoire, le temps que le propriétaire réalise les travaux, dure depuis 19 ans au détriment de la sécurité des piétions.

Des piétons obligés de traverser en plein virage sur une route où les voitures roulent vite et ne s'arrêtent pas

Pour permettre aux piétons de contourner le trottoir bloqué, deux passages piétons ont été dessinés en orange sur le sol. Mais le problème c'est que ces passages piétons sont situés en plein virage, sur une route où les voitures roulent vite et souvent ne s'arrêtent pas d'autant qu'avec les années, le marquage est presque effacé. "Quand on voit les assistantes maternelles traverser cette départementale avec leurs enfants et les poussettes, c'est ubuesque. C'est très dangereux " explique Francis Miniti, ancien président du CIQ de l'Estaque-Riaux que cette situation fait bondir.

"On est abandonnés, ignorés"

Depuis de nombreuses années, les riverains et les différents présidents du CIQ de l'Estaque-Riaux se battent sans relâche pour rendre le trottoir aux piéton.

"Nous avons organisé des manifestations, nous avons même bloqué la route, envoyé des courriers à la mairie mais rien n'est fait et pourtant il existe des solutions techniques qui sont faciles à mettre en œuvre et qui ne demandent pas des investissements énormes. On se demande bien pourquoi personne ne veut rien faire" s'étonne Dominique Zussy, ancien président du CIQ.

Quand il lui a succédé, Francis Miniti a repris le combat mai il n'a pas eu plus de chance*. "Nous avons rencontré le propriétaire du terrain qui a admis la dangerosité de cette voie, et nous a demandé un peu de patience afin d'effectuer des travaux. Ne voyant rien aboutir, nous avons portés plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui. Toujours rien. Des travaux devaient être effectués courant janvier 2024, nous sommes fin avril 2024 et rien, absolument rien n'est en vue"* se désole Francis Miniti.

Le constat de ces deux habitants du quartier est amer : "On se sent ignorés. Si ce problème s'était produit sur la Corniche il aurait déjà été réglé. Une fois de plus les quartiers Nords sont abandonnés"

L'adjoint au maire en charge de la gestion des risques promet une mise en demeure rapide du propriétaire pour réaliser les travaux

Jean Pierre cochet, l'adjoint au Maire de Marseille en charge de la sécurité civile, de la gestion des risques et du plan communal de sauvegarde explique ce délai par une série de délais administratifs indépendants de sa volonté en raison d'une succession de "propriétaires absents ou défaillants". 
Jean-Pierre cochet promet que le propriétaire va être mis en demeure par la mairie pour réaliser les travaux. S'il refuse la mairie fera les travaux à sa place et fera payer la facture au propriétaire. "Ce délai de 19 ans dans une forme de coma dépassé est en effet incompréhensible. Je ne suis aux affaires que depuis 2021 et je vous avoue que ce délai m'intrigue".