À Marseille, l'inquiétude des copropriétaires de la résidence Le Galion au pied de la falaise de Samatan

C’est un serpent de mer vieux de 10 ans. Qui doit payer les travaux de sécurisation de la falaise de calcaire de Samatan située en plein cœur du 7e arrondissement de Marseille ? Depuis 10 ans, la ville et les copropriétaires de la résidence Le Galion située au pied de cette immense falaise se renvoient la balle.

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Pour la Ville de Marseille, c’est la copropriété Le Galion, située aux pieds de la paroi, qui serait propriétaire du front de falaise. Mais pour le conseil syndical du Galion, cette falaise appartiendrait à la Ville qui en serait donc responsable.

Cette gigantesque falaise subit l'érosion et doit être sécurisée

Ce qui est sûr, c'est que cet immense rocher de 40 mètres de haut et 260 mètres de long posé en pleine ville subit l’érosion et régulièrement de gros blocs se détachent de la falaise. La falaise doit donc être confortée, mais il y a désaccord sur le payeur et surtout le montant ces travaux s’élèvent à plus d'un million d’euro.

"Il faut faire vite, car si on ne fait rien, la falaise va continuer à se dégrader. À chaque gros épisode de pluie, des blocs se détachent, on peut voir de gros blocs au pied de la falaise" explique Jean-Claude Rostain, membre du conseil syndical du Galion. Il est propriétaire de son appartement depuis plus de 50 ans, depuis la construction de la résidence et aujourd'hui il voudrait que cette bataille juridique prenne fin. "On a une épée de Damoclès au dessus de la tête. Qui va payer et combien ? Plus on attend et plus ce sera cher".

"On a une épée de Damoclès sur la tête" - Jean-Claude Rostain, membre du conseil syndical du Galion

La bataille juridique pour savoir qui doit payer dure depuis plus 10 ans avec une série de décisions de différents tribunaux à chaque fois suivies d’appels de la part de la ville ou de la copropriété Le Galion. "C'est aberrant de vouloir faire payer la facture des travaux de sécurisation aux copropriétaires de cette résidence qui n'ont rien à voir avec cette falaise, on n'en tire aucun bénéfice" se désole une des propriétaires de la résidence.

La dernière décision du tribunal judiciaire date du mois de décembre. Le tribunal a cette fois décidé de séparer la falaise en trois : deux tiers appartiendraient aux copropriétaires et le tiers restant à la ville. Le conseil syndical a fait appel et une nouvelle prochaine décision est donc attendue prochainement.

L'adjoint a la mairie de Marseille en charge des risques, lui ne souhaite pas commenter la procédure en cours, mais indique que sur la portion de falaise qui appartient à la mairie, la municipalité a déjà engagé 1,4 million pour des travaux de sécurisation. Jean-Pierre Cochet précise que les dégradations de la falaise sont dues à l'érosion et se veut rassurant, "on n'est pas dans la perspective d'un écroulement, mais un peu comme quand on longe les routes en flanc de montagnes, il faut mettre des filets pour éviter des éboulis. Loin de moi l'idée de minimiser les choses mais il ne s'agit pas d'un effondrement mais plutôt de morceaux de rochers qui peuvent glisser et qu'il faut maintenir solidaires avec le reste de la falaise"

L'adjoint ajoute que compte tenu des risques, jamais un permis de construire ne serait délivré aujourd'hui à l'emplacement de cette résidence construite il y a 50 ans.