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Des fouilles "avant l’été" pour retrouver le cimetière des enfants harkis de Rivesaltes

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Initialement prévues début mars, les fouilles pour retrouver les dépouilles d’une cinquantaine d’enfants décédés au camp de Rivesaltes ont été reportées en raison de "complexités administratives et environnementales", mais le gouvernement promet de les réaliser avant fin juin.

Camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales Camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales
Camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales © Maxppp - MICHEL CLEMENTZ

"Ce dossier reste une priorité". Le secrétariat d’État aux anciens combattants se veut rassurant au sujet de la campagne de fouilles pour retrouver le cimetière des enfants harkis décédés au camp de Rivesaltes au début des années 60. Initialement prévue début mars, le chantier a été reportéprovoquant l’inquiétude des associations et des familles de harkis. "Notre objectif est toujours de mener ces fouilles avant l’été 2024. Elles doivent durer cinq jours", assure l’entourage de la secrétaire d’État, Patricia Miralles.

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Selon les informations de France Bleu Roussillon, le report des fouilles s’explique, entre autres, par la présence sur le site de plusieurs espèces protégées, notamment le lézard ocellé et la couleuvre de Montpellier.

Selon les dernières recherches scientifiques, le "cimetière oublié des enfants" se situerait en bordure d’une "zone de compensation" : ce site a été mis sous cloche depuis une dizaine d’années pour "compenser" les atteintes à l’environnement provoquées par la construction du mémorial de Rivesaltes.

"Pas d'obstacle insurmontable"

Dans l’entourage de la secrétaire d’État, on reconnait que "la procédure est longue et complexe", aussi bien sur le plan environnemental que sur le plan administratif, "mais les choses avancent et le sujet n’est pas pris à la légère". Depuis quelques jours, la DRAC Occitanie (Direction des affaires culturelles) a été officiellement saisie par l’ONAC (Office national des anciens combattants). C’est elle qui va devoir notamment statuer sur les questions environnementales, en lien avec plusieurs services de l’État.

Si les autorités assurent vouloir aller vite dans ce dossier, elles disent aussi vouloir respecter toutes les procédures, pour ne pas mettre en péril le chantier de fouilles. "Pas question de court-circuiter certaines administrations", assure l’entourage de Patricia Miralles, tout en précisant : "Il n’y a pas d’obstacle insurmontable ou de difficulté particulière."

Cette campagne de fouilles a été officiellement annoncée le 30 octobre 2023 par le ministère des Armées. Ce camp a accueilli près de 21.000 harkis et leurs familles entre 1962 et 1964, dans des conditions reconnues par l'État comme "indignes". De nombreux enfants en bas âge sont morts de maladie, d'anémie ou d'autres sont morts nés.

Ils ont été enterrés dans ces cimetières de fortune, laissés ensuite à l'abandon. Leur nombre est estimé à une cinquantaine. La zone du cimetière d'enfants harkis a déjà été identifiée en 2017, mais pas les tombes. L'objectif est donc d'identifier l'emplacement exact des tombes et de confirmer la présence de dépouilles. C'est une demande faite depuis plusieurs années par les familles de harkis et les associations.

L'État avait déjà lancé une opération similaire en 2022 sur le camp de Saint-Maurice l'Ardoise (Gard). Le 20 mars 2023, un cimetière d'enfants harkis a été identifié sur le camp. L'opération a permis de confirmer la présence de dépouilles.

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