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Mort de Robert Badinter : il était le parrain du Mémorial du camp de Rivesaltes

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Robert Badinter est décédé à l'âge de 95 ans. Fils de déportés, il a œuvré pour le travail de mémoire autour de la seconde guerre mondiale. À ce titre, il fut le parrain du Mémorial du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) dont il avait conservé une petite cuillère.

En 2006, Robert Badinter visitait le camp de Rivesaltes avec Christian Bourquin pour évoquer le projet du Mémorial En 2006, Robert Badinter visitait le camp de Rivesaltes avec Christian Bourquin pour évoquer le projet du Mémorial
En 2006, Robert Badinter visitait le camp de Rivesaltes avec Christian Bourquin pour évoquer le projet du Mémorial © Maxppp - Philippe Rouah

Robert Badinter est mort ce vendredi à l'âge de 95 ans. Ancien avocat, ancien président du Conseil constitutionnel mais surtout ancien Garde des sceaux de François Mitterrand, on lui doit l'abolition de la peine de mort et la dépénalisation de l'homosexualité. Cette figure du XXe siècle, fils de déporté, était également ici le parrain du Mémorial du camp Rivesaltes. Un titre honorifique que lui avait proposé le président du Conseil départemental de l'époque, Christian Bourquin.

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Marianne Petit a côtoyé Robert Badinter dans les années 2000 alors qu'elle était la directrice de la préfiguration du Mémorial. Elle a depuis toujours gardé le contact : "Aller chez lui, dans son bureau, c'est comme si on entrait dans l'histoire. Son bureau était truffé de souvenirs dont le texte de la loi contre la peine de mort. Avoir la possibilité de découvrir ce texte avec lui était un très grand moment."

Une cuillère et du thym de Rivesaltes

Marianne Petit se souvient aussi des premières visites de l'ancien Garde des sceaux au camp de Rivesaltes : "Je me souviens d'une cérémonie où on m'avait posé la question de savoir qu'est-ce qu'on pouvait lui offrir avant qu'il ne reparte. J'avais suggéré qu'on lui donne une cuillère du camp car je savais qu'il avait ramassé lui-même une cuillère à Auschwitz après la guerre. Et cet objet était très important pour lui. Il a fondu en larmes quand Christian Bourquin lui a offert une cuillère du camp de Rivesaltes et il m'en parlait"

Robert Badinter avait souvent expliqué qu'une cuillère était comme l'ultime part d'humanité au milieu de la sauvagerie.

"C'était la classe !"

"Et puis il y a des choses plus joyeuses, poursuit Marianne Petit : lors d'une de ses visites je lui avais cueilli un énorme bouquet de thym du camp. Il était reparti avec son bouquet dans l'avion et il m'en a parlé longtemps car il a partagé ce thym avec toutes les femmes de sa famille. Elles trouvaient ce thym de Rivesaltes formidable, un beau symbole."

Marianne Petit résume ainsi Robert Badinter : "Un monsieur très digne, très intelligent, très accessible, attentif. Très généreux. C'était la classe !"

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