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Coronavirus : "On a eu très très peur" confie David Baux, comédien héraultais, malade du Covid-19

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David Baux, comédien, chroniqueur à France Bleu Hérault et directeur de la compagnie de théâtre d'improvisation Les Sherpas est aujourd'hui guéri, mais il a passé plusieurs jours très difficiles après avoir contracté le coronavirus avec sa compagne soignante. Il témoigne.

David Baux est guéri après avoir contracté le coronavirus David Baux est guéri après avoir contracté le coronavirus
David Baux est guéri après avoir contracté le coronavirus - Julioz K

Le comédien montpelliérain David Baux a contracté le coronavirus il y a un mois environ. Une épreuve physique et psychique très douloureuse qu'il a vécu avec sa compagne et leurs deux garçons de 3 ans. Il témoigne de ces quelques jours terribles.

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D'abord, comment ça va? 

Ça va mieux. On espère en tout cas que c'est derrière nous. Même si ma compagne n'a toujours pas retrouvé l'odorat et le goût. Ça fait presque un mois, donc on trouve ça très long quand même, mais on va mieux tous les deux

Qu'est-ce qui s'est passé ? Quels symptômes avez-vous eu ?

Ce qui s'est passé, en fait, c'est que ma compagne travaille dans une clinique. Il y a à peu près un mois. Il n'y avait pas suffisamment de masques à la clinique comme dans beaucoup de cliniques et beaucoup d'hôpitaux de France. Et malheureusement, elle s'est retrouvée, comme beaucoup de soignants en France, à devoir travailler sans masque. Et ce qui devait arriver arriva. 

Elle a été contaminée. C'est très particulier parce qu'elle a eu un test le jeudi matin qui a révélé être négatif et le lundi, elle a contracté les premiers symptômes. En fait, elle l'a ramené de la clinique. Elle a eu des énormes problèmes aux poumons, des problèmes de respiration, mal de dos, mal de tête, mal de gorge associé à des angoisses, de la tristesse, de la déprime. C'était très, très dur.  C'est un épuisement.

Moi, j'ai essayé de me protéger comme je pouvais, mais c'est très compliqué. Du coup, je l'ai attrapé aussi. Deux jours après, on avait le virus tous les deux avec en plus deux enfants de trois ans et demi. Des jumeaux.

Je tiens à dire que ce n'est pas une grippette, c'est épuisant. Et nous avons à peu près 47 ans et on est à peu près en bonne santé.  On a eu très peur. Si je dis la vérité, on a eu très peur, oui.

Et le mal de gorge était très particulier. Sur les côtés de la gorge et sur le devant de la gorge, on a l'impression qu'on a des brûlures au briquet. Moi, je me suis senti partir dans la nuit, à me dire "ça y est je l'ai" et avec les angoisses qui vont avec et les sanglots qui vont avec.

Est-ce que vous avez eu peur de mourir ?

Oui, oui. Je suis clair là-dessus.

Ça doit être compliqué pour deux adultes complètement épuisés, avec des enfants. Comment ça s'est passé concrètement ? 

C'est ça qui est particulier. C'est que quand on est malade, quand on a une grippe ou pas, on fait garder les enfants par les parents, par les copains. Mais là, on est quinze jours à la maison et on ne peut pas bouger. Heureusement, on avait des voisins super et et je ne les remercierais jamais assez. Ils ont apporté à manger, etc. Si le virus a servi à une chose c'est qu'on a retrouvé les voisins, l'amitié des gens, des vrais amis et même plus. 

Avez-vous eu la peur de transmettre le virus à vos enfants ?

Oui, tous les jours. Parce que même si on vous dit, il y a très peu de cas pour les enfants. On a peur tous les jours. Au début, dans les trois premiers jours, on se protégeait avec des masques, on se lavait les mains. On essayait de ne pas leur faire de bisou, etc. Puis après, c'était compliqué parce qu'on avait plus de masques, plus de quoi se protéger. On a eu les visioconférences avec le médecin régulièrement pour lui dire comment ça a évolué. 

Nous, on a eu quand même des antibiotiques pour traiter les symptômes et aussi quelque chose de très surprenant. On a bu du Schweppes. Il y a de la quinine dedans, qui est un dérivé de la chloroquine. Je prends beaucoup de pincettes pour dire ça, évidemment, puisqu'on ne peut pas donner de la chloroquine à tout le monde. C'est ce que le médecin m'a dit, mais en tout cas, dans le Schweppes, il y a de la quinine et ça favorise le tonus et aussi la positivité. 

Vous êtes comédien, chroniqueur à France Bleu Hérault et vous êtes aussi directeur d'une compagnie théâtrale, Les Sherpas. Comment est ce que vous envisagez l'avenir ? 

Là, depuis le mois de mars, on n'a plus du tout d'activité. Mais bon, il faut ce qu'il faut, la santé d'abord. Alors, bien sûr, c'est dramatique pour la profession, pour tous les copains, des gens de théâtre. Il n'y a plus rien et à mon avis, il n'y a plus rien pour six mois. Et donc, on va essayer de s'adapter et de trouver des solutions par Internet, je donne des cours de théâtre et j'ai proposé de faire les cours par Skype. On va essayer de voir que ça donne.

Et en août, peut être en septembre, c'est de faire des spectacles dehors, pour essayer de rassurer les gens. Les spectateurs porteront des masques. Il faut s'adapter. On n'a pas le choix maintenant . Il va falloir vivre avec et pour vivre avec, il  faut les masques, les masques, les masques, les marques. C'est indispensable.

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