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Coronavirus : "on en a ras-le-bol", les pharmaciens d'Auvergne-Rhône-Alpes écrivent à Emmanuel Macron

La Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France en Auvergne-Rhône-Alpes vient d'écrire une lettre à Emmanuel Macron. En colère, les pharmaciens demandent davantage de reconnaissance et de moyens. Ils dénoncent également le "bazar" au sujet des consignes qui leurs sont données.

Illustration pharmacie Illustration pharmacie
Illustration pharmacie © Radio France

Ils en ont assez et demandent plus de moyens et surtout de la reconnaissance. Les pharmaciens de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à travers la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France, viennent d'écrire une lettre à destination d'Emmanuel Macron. L'initiative vient des pharmaciens haut-savoyards et du co-président du syndicat dans la région AURA, Guillaume Dessard, installé à Cranves-Sales, en Haute-Savoie, près d'Annemasse. La colère étant "partagée par beaucoup de confrères, la lettre va être régionalisée" selon le pharmacien. 

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Que demandez-vous concrètement dans cette lettre ?  

Tout d'abord, nous demandons un peu de reconnaissance. Que l'on n'oublie pas, par exemple, de nous citer lorsque l'on remercie le personnel de santé. Ensuite, nos préparateurs ne sont pas considérés comme des professionnels de santé donc en théorie ils n'ont pas le droit aux masques de protection... c'est aberrant. Après la crise il faudra reconnaître que l'on est là, que l'on a fait le job et qu'il ne faut peut-être pas nous oublier. J'invite nos ministres et le président à venir passer une journée avec nous. Ils verront ce qu'est le travail d'un pharmacien. On demande également que l'on arrête de nous mettre la pression au niveau financier, ce qui était déjà le cas avant la crise et cela l'est toujours. 

"C'est le bordel. Il y a un vrai ras-le-bol de la gestion de la crise qui est faite au jour le jour" - Guillaume Dessard, co-président de la FSPF en Auvergne-Rhône-Alpes

Comment cette "pression" s'exprime-t-elle ? 

Nous devons toujours faire plus avec moins et c'est un vrai souci car à un moment donné ça ne marche plus.  On nous rajoute un tas de fonction, on fait le travail consciencieusement mais au bout d'un moment il faut bien nous donner les moyens. Cela fait des années que l'état veut faire des économies sur la santé, ça fait des années que l'on tape sur les pharmacies et là on s'aperçoit que l'on a besoin de nous.  Tous les deux jours il y a une pharmacie qui ferme.. Nous voulons donc que l'on nous fasse confiance, que l'on arrête de nous presser comme des citrons et que l'on nous laisse les moyens pour faire nos tâches, surtout qu'on les fait bien. 

Dans quel état d'esprit sont les pharmaciens aujourd'hui ?  

Il y a de la fatigue mais surtout un vrai ras-le-bol de la gestion de la crise qui est faite au jour le jour avec des changements quotidiens dans la distribution et le suivi des masques par exemple.  On nous demande également de fabriquer du gel hydroalcoolique mais ils ont tout bonnement oublié que l'on n'avait pas le droit de le faire. On nous redonne le droit puis on nous le retire encore.  Il y a une fatigue due à des directives pas claires.

"Que le président nous cite lorsqu'il parle du personnel soignant" - Guillaume Dessard, co-président de la FSPF en Auvergne-Rhône-Alpes

C'est le bordel, le bazar. On comprend que ce soit une première et que personne ne sait vraiment gérer la crise mais à un moment donné... On nous rajoute en permanence un tas de fonctions qui nous prennent du temps et ce temps-là on ne l'a plus. On nous demande de pister les infirmiers, les médecins, les kinés qui viennent chercher des masques chez nous... on a autre chose à faire que de passer des heures à remplir des tableaux et papiers pour savoir à qui on a donné des masques ou pas.  Pour le dispositif sur les violences conjugales, on a appris cela dans les journaux. Bien sûr qu'on le fait mais on n'a eu aucune formation là-dessus. Or, il faut savoir utiliser les bons mots et cela nécessite un minimum de formation et d'aide.

Emmanuel Macron s'exprime ce lundi, attendez-vous quelque chose en particulier ?   

Qu'il nous cite lorsqu'il parle du personnel soignant. Cela serait une première.  C'est important ! On est quand même la seule profession qui est disponible 24 heures sur 24, sans rendez-vous, même en pleine crise. On ne refuse personne et trois minutes en sortant de chez vous vous pouvez trouver une pharmacie et avoir une vraie réponse médicale. Personne ne s'est retiré, on s'est réorganisé donc un peu de reconnaissance ferait du bien.

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