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Confinement : en Isère, la gendarmerie se mobilise contre les violences conjugales

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La compagnie de gendarmerie de Meylan a organisé une opération inédite pour lutter contre les violences intra-familiales et plus particulièrement conjugales. Elle avait installé un "point de rencontre éphémère" dans la galerie marchande de Carrefour à Saint-Égrève, pour écouter les femmes victimes.

La gendarmerie avait installé un stand dans un centre commercial pour parler des violences conjugales La gendarmerie avait installé un stand dans un centre commercial pour parler des violences conjugales
La gendarmerie avait installé un stand dans un centre commercial pour parler des violences conjugales -

A cause du confinement, en Isère, comme partout en France, d'ailleurs, on observe certes une baisse de la délinquance (vols, cambriolages, agressions) de  60 % par rapport à la même période en 2019 mais une hausse, en revanche, des violences intra-familiales, mais aussi entre voisins, de +80%.

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Les violences conjugales en hausse de 130 % en Isère

Les violences conjugales, elles, sont en hausse de 130 %. Face à ce phénomène inquiétant, la compagnie de gendarmerie de Meylan a eu l'idée d'installer un stand, ce mardi matin, dans la galerie marchande d'un grand centre commercial, Carrefour, à Saint-Egrève. 

Le 3919 a vu ses appels multiplié par deux, en avril 2020 par rapport à avril 2019, en France
Le 3919 a vu ses appels multiplié par deux, en avril 2020 par rapport à avril 2019, en France -

AIV Grenoble, partenaire de l'opération de sensibilisation aux violences conjugales

Le mois dernier, un vigile avait entendu une femme se plaindre au téléphone de violences de la part de son compagnon, alors qu'elle attendait à la caisse pour payer. Il avait alors relayé cette information auprès de sa direction. D'où le projet d'organiser cette matinée avec l'association AIV, Aide information aux Victimes.

Le confinement est un piège pour les femmes victimes de violences

L'adjudant-chef Stéphane Richalet est référent et formateur sur ces questions de violences conjugales. Il supervisait l’opération qui a permis à une dizaine de personnes d'être reçues et écoutées. "Les femmes sont enfermées chez elles à cause du confinement. Le moment où elles peuvent échapper à la surveillance de leur conjoint, c'est quand elles font les courses. C'est pourquoi nous nous sommes installés dans ce centre commercial."

Une dizaine de personnes reçues

Les pharmacies avaient été habilitées par le gouvernement à recueillir la parole des femmes : "mais nous n'avons eu aucun retour." regrette l'adjudant-chef. "Au cours de cette matinée, nous avons identifié trois cas. Une femme qui avait déjà déposé plainte pour harcèlement contre son ex et qui, malgré cela, continuait à être harcelée. Une autre femme aussi est venue pour parler, en expliquant qu'elle avait été victime de violences et que c'était fini. Mais nous avons compris que la violence continuait sans doute. C'était un premier contact. Elle a compris qu'on était là pour l'aider et la protéger."

Enfin, un couple est venu faire un signalement concernant un enfant maltraité, une enquête va être ouverte rapidement.

Quand le confinement se transforme en enfer
Quand le confinement se transforme en enfer -

Au niveau national, le nombre d'appels au 3919 est passé de 5098 en avril 2019 à 9906, en avril 2020

S'il y a davantage d'appels sur le 17 ou le 3919, en revanche il n'y a pas plus de plaintes. Pour l'adjudant-chef Richalet, ce n'est pas paradoxal : "Quand la femme subit des violences dans le huis-clos de son appartement, elle appelle le 17. Quand on arrive souvent, elle ne veut plus nous ouvrir, car elle est sous emprise, elle n'ose plus parler. C'est son mari qui nous explique alors que ce n'est qu'une petite dispute et qu'on n'aurait pas dû se déranger. Et cela ne va pas plus loin."

Sans doute une hausse des plaintes après le déconfinement

En revanche, la gendarmerie s'attend à enregistrer à nouveau des plaintes après le déconfinement, quand les femmes auront retrouvé leur liberté de mouvement. Les associations de défense des femmes, elles, craignent d'être débordées par les demandes de mises à l'abri et de ne pouvoir y faire face. De même qu'elles redoutent que la justice, engorgée à cause du confinement, ne puisse pas traiter rapidement ces dossiers souvent urgents et qui peuvent se terminer en drame.

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