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Conduite sous drogues, immigration, le RN "héritier de Pétain" : que retenir de l'interview d'Elisabeth Borne

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Elisabeth Borne était ce dimanche matin l'invité de radio J. Des peines plus lourdes pour conduite sous stupéfiant, le RN "héritier de Pétain", LFI qui "fait le jeu de l'extrême droite", la note de la France par Standard and Poor's, la Première ministre a été très offensive.

La Première ministre Elisabeth Borne. La Première ministre Elisabeth Borne.
La Première ministre Elisabeth Borne. © AFP - Xose Bouzas

Deux semaines après son interview dans le Journal du dimanche, Elisabeth Borne était ce dimanche matin l'invité de radio J. Une interview durant laquelle elle a été beaucoup plus offensive. Rassemblement national, immigration, conduite sous stupéfiants, dette de la France, réforme des retraites, elle a balayé l'actualité.

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Sanctions "sans doute renforcées" pour conduite sous stupéfiants

Les sanctions pour conduite sous l'emprise de stupéfiants seront "sans doute renforcées" en juillet annonce la Première ministre Elisabeth Borne. Une décision qui faite suite à une série d'accidents, dont la mort d'une fillette à Trappes dans les Yvelines. La conductrice, âgée de 21 ans, a été testée positive au cannabis. Elle est mise en examen pour "homicide involontaire aggravé par l'usage de stupéfiants" et placée sous contrôle judiciaire.

Le Rassemblement national, "héritier de Pétain"

Élisabeth Borne s'en est prise frontalement au Rassemblement national, "héritier de Pétain" et porteur d'une "idéologie dangereuse", la Première ministre réfutant toute "normalisation" du parti de Marine Le Pen. "Je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement national. Je pense qu'il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c'est une idéologie dangereuse", a déclaré Mme Borne.

Le RN, héritier de Pétain ? "Oui, également, héritier de Pétain, absolument", a répondu la Première ministre, s'en prenant aussi à Marine Le Pen ? "Je n'ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu'ont pu être les positions historiques de son parti et je pense qu'un changement de nom ne change pas les idées, les racines", a jugé la Première ministre. Interrogée sur la possibilité d'une victoire de la fille de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2027, la cheffe du gouvernement a répondu: "Je crains que tout soit possible. (...) A force de banalisation, c'est une réelle menace". Elisabeth Borne a également estimé qu'il existait "une proximité évidente" entre le RN et Vladimir Poutine. "Si (Mme Le Pen) veut réécrire l'histoire, on n'est pas obligé de tomber dans ce panneau. Cette proximité existe et ne s'efface pas".

Des propos "infâmes et indignes" a réagi ce dimanche Marine Le Pen. Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a lui dénoncé les "propos graves, mensongers et injurieux".

"LFI fait le jeu de l'extrême droite"

"Le comportement de LFI qui veut déstabiliser notre pays et s'en prend à nos institutions, fait aussi le jeu de l'extrême droite", dénonce la Première ministre. Elisabeth Borne affirme toutefois ne pas mettre sur le même plan LFI et le Rassemblement national : "Je ne mets pas un signe égal" entre les deux partis, précise-t-elle. Elisabeth Borne juge ainsi "fondamentalement dangereuse" l'idéologie de l'extrême droite. "Il y a une idéologie fondamentalement dangereuse contre laquelle je me battrai toujours, qui est celle de l'extrême droite", ajoute la Première ministre.

Immigration

"Les Français attendent des réponses efficaces plutôt que des slogans, des réformes constitutionnelles", estime la Première ministre Elisabeth Borne. Elle fait ici référence à la proposition de loi constitutionnelle sur l'immigration déposée par Les Républicains ce vendredi.

Le texte prévoit notamment la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen, ce que dénonce la cheffe de l'exécutif. "Quand on est un parti de gouvernement, qui a participé à la construction européenne, si on pense qu'il y a des choses à changer on ne se met pas en marge des règles européennes, on agit pour faire bouger des règles", lance Elisabeth Borne. Elle se dit d'ailleurs "profondément européenne" et appelle à "bâtir les bonnes réponses" dans le cadre européen.

Elisabeth Borne explique également avoir demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, au ministre du Travail Olivier Dussopt et au ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester "de mener des consultations sur la base de propositions faites par le gouvernement". "On propose des mesures efficaces et on est prêt à discuter avec les autres groupes parlementaires qui partagent la préoccupation et la volonté d'améliorer la situation sur ces questions migratoires", ajoute la Première ministre.

Proposition de la Liot sur la réforme des retraites

"Ce genre d’initiative de Charles de Courson et de Bertand Pancher est extrêmement dangereuse pour la démocratie et irresponsable", estime la Première ministre. Les députés du groupe Liot portent une proposition de loi visant à annuler la retraite à 64 ans. Ce texte sera examiné à l'Assemblée le 8 juin. "Ils sont en train de virer à 180 degrés par rapport aux convictions qu'ils ont porté pendant des années. Cela peut faire douter nos concitoyens de la sincérité d'un engagement politique, je ne trouve pas ça formidable de faire des virages opportunistes comme ils sont en train de le faire", a déclaré Elisabeth Borne.

Elisabeth Borne assure "que ce texte est irrecevable" et que même "s'il allait au bout d'un processus il serait annulé par le Conseil constitutionnel." Elle pointe du doigt une "gesticulation irresponsable. Ce n'est pas sérieux de la part de deux parlementaires de se livrer à ce genre de tromperie vis-à-vis des Français."

Discussions avec Standard and Poor's

Le gouvernement a fait valoir ses réformes et eu des "discussions très étroites" avec l'agence financière Standard and Poor's, avant sa notation attendue de la dette française début juin, a indiqué Elisabeth Borne. Ces échanges ont eu lieu avec le ministre des Finances Bruno Le Maire, a précisé la Première ministre, qui était interrogée sur le risque d'une dégradation de la note de crédit du pays, après celle infligée fin avril par l'agence Fitch. "Il y a eu des explications détaillées de Bruno Le Maire auprès de Standard and Poor's sur tout ce qu'on fait pour maîtriser nos finances publiques", a dit Elisabeth Borne, évoquant des "discussions très étroites".

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