Commémoration du 8 mai 45 en Gironde : le grand-père a mal au dos, sa petite fille sera porte-drapeau

On commémore en ce 8 mai la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale. C'était en 1945, il y a 79 ans, et dans beaucoup de communes de Gironde cette journée est synonyme de cérémonie aux monuments aux morts avec drapeaux, et donc, porte-drapeaux. Sauf que de nombreux volontaires sont, ou des anciens combattants, ou des personnes plutôt âgées. Il est donc de plus en plus difficile de trouver des volontaires en état de porter ces emblèmes qui pèsent parfois très lourd. "Forcément, il y a un moment où ils ne peuvent plus tenir le drapeau, c'est trop lourd et ils ont des problèmes de santé", explique Jocelyne Manon, la présidente comité du souvenir français de Saint-Ciers-sur-Gironde.

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"Je trouve ça super important de se souvenir"

Alors, dans le Nord du département, à Saint-Ciers-sur-Gironde, à la limite avec la Charente-Maritime. face à son papi qui s'est retrouvé avec le dos coincé pendant une cérémonie et pour qui c'est "un crève cœur" de ne pas le porter, c'est une jeune ado de 16 ans qui prend la relève. Loredana participe aux commémorations depuis neuf ans : "C'est important pour se rendre compte de l'immensité et de la proximité de ces guerres et de toutes les personnes qui ont combattu pour nous, pour qu'on puisse vivre dans un monde meilleur actuellement. Je trouve ça super super important de se souvenir de toutes ces personnes qui ont donné leur vie pour nous, poursuit la jeune brune, et qui se sont battus pour nous et à l'école, on ne voit pas vraiment l'impact que ça a eu et l'importance du souvenir qu'il faut perpétuer au fil des ans."

Elle a suivi, au départ, sa maman aux commémorations, dès son plus jeune âge, et puis son grand-père lui a proposé d'essayer de porter le drapeau. Le virus est passé ! D'un petit fanion au départ, cette année, elle porte le vrai drapeau, le grand, qui pèse plusieurs kilos. Sa maman, Esther, ne retient pas ses larmes : "Je suis fière, je suis une petite fille de résistante et comme dit ma fille, on doit se souvenir."

"On l'a dans les tripes ou on ne l'a pas"

Le grand-père et la petite fille s'entrainent dans le jardin. Alain s'assure que sa protégée ne se blesse pas, et revoit avec elle les gestes du protocole, le garde à vous, où se placer, quand incliner... Le protocole vestimentaire, baudrier, béret et gants blancs est déjà au point. Le drapeau règlementaire pèse très lourd, Loredana s'est renseignée, c'est "entre 27 et 32 kilos pour les plus gros" ! "Le plus difficile, avoue Alain, c'est quand on fait drapeau bas pour présenter les honneurs aux défunts ou au monument". Alain, très ému, avoue : "Quand on est porte-drapeau, c'est que l'histoire, quelque part, nous habite, c'est un honneur ! On l'a dans les tripes ou on ne l'a pas, pour moi c'est ça !"  Pas de drapeaux pour Alain cette année, mais il sera aux côtés de sa petite fille pendant toute la cérémonie.

La cérémonie est prévue à 9h30 ce matin à Saint-Ciers sur Gironde avec défilé à 9h45, messe du souvenir à 10h30, vin d'honneur à 11h30 et banquet à 12h15. Et maintenant, la petite sœur de Loredana, qui participe déjà aux cérémonies, est en train de, elle aussi, s'intéresser à cette fonction de porte-drapeau. "Elle me copie", sourit Lorédana. Et sa maman d'ajouter : "C'est bien quand on ne copie pas les bêtises."