Châteauroux : des trompe-l'œil ont fait leur apparition en un coup de pinceau
Les anciennes armoires PTT servent de support à des trompe-l'œil, mises en couleur par un peintre décorateur. Huit d'entre elles sont amenées à changer d'apparence et à devenir des représentations de fontaines à eau d'inspiration mythologique.
L'image d'un peintre qui se concentre sur son ouvrage pourrait passer inaperçue, sauf que Patrick Coussot est installé sur un petit tabouret et il applique sa peinture à même les volets extérieurs des anciennes armoires PTT, devenues France Télécom puis Orange. En un clin d'œil, ces armoires techniques se sont transformées en œuvres d'art, des trompe-l'œil évidemment plus vrais que nature.
Ce peintre décorateur autodidacte a été copiste officiel dans les musées nationaux comme le Louvre, ou bien le musée Musée d'Orsay à Paris. Du haut de ces pinceaux "40 ans de carrière vous contemplent" glisse l'artiste dans un sourire, paraphrasant Napoléon, avant d'ajouter "je peins pour égayer un peu la ville".
Les motifs représentés sont des déclinaisons de fontaines à eaux. Celle de la rue du Chaumiau à Châteauroux, là où s'achève le Boulevard George Sand, représente une fontaine dans laquelle l'eau s'écoule depuis une figure de dieu barbu rappelant les mythologies gréco-latines "un espèce de Dieu. Je ne sais pas... le Dieu de l'eau, on va dire. Cette fontaine, je l'ai simplement imaginée dans mon jardin, je la reproduit ici" explique avec modestie l'artiste qui enchaîne sa cinquième fontaine dans la fraicheur du mois d'avril berrichon.
Les motifs rappellent les fontaines typiques qu'on peut voir en Italie, mais cela pourrait tout à fait être autre chose confie le peintre "c'est italien ou c'est ce qu'on veut", une façon pour ces œuvres pensées pour l'extérieur de laisser ouvertes les possibilités d'interprétation. Patrick Coussot apprécie particulièrement les encouragements et la curiosité des Castelroussins. "Les gens me félicitent. C'est très sympa. Les gens sont très gentils."
Cette commande de la ville de Châteauroux concerne huit armoires de ce type. Quand on lui demande si c'est une forme de street art, le peintre explique que le street art se fait à la bombe alors que lui utilise la brosse. Non sans admirer les talents des artistes de rue, Patrick Coussot regrette qu'il n'y ait pas plus de respect entre les artistes venus ajouter leurs touches de couleurs dans les villes.
Pour que l'illusion du trompe-l'œil fonctionne, le réalisme de l'image doit pouvoir abuser la perception. Une question de précision dans les proportions, dans les couleurs et la perspective permettent aux fontaines ainsi peintes d'étonner les passants et des automobilistes. À 75 ans, le peintre parisien a fait le tour de sa discipline, et si malgré tout quelqu'un s'aventure à poser la question de savoir ce que cela représente, "ça arrive, alors là, je leur dis vous m'inquiétez" plaisante l'artiste, dont les réalisations sont effectivement criantes de vérité.
Un peu plus que de belles imitations à différents points de la ville, la discrétion et le réalisme des trompe-l'œil font désormais partie du paysage urbain de la ville. Et si leur créateur le confesse "c'est quand même un grand plaisir de faire ça", les anciennes armoires anonymes, autrefois indiscernables dans le paysage urbain, sont bel et bien devenues des fontaines à l'image rafraichissante.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
Indre : l'info en continu
Indre : les plus consultés
Des aurores boréales dansent au-dessus d'Argenton-sur-Creuse dans l'Indre
France Bleu Berry200 personnes réunies dans l'Indre : le projet de centre d'accueil pour demandeurs d'asile divise encore à Bélâbre
France Bleu BerryMatisse : jusqu'à 10.000 personnes attendues à Châteauroux pour la marche blanche, la circulation en partie coupée
France Bleu Berry