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Caen : aux "Alizés" les gens du voyage sont parfaitement bien intégrés

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Installées depuis un an dans des pavillons du boulevard Raymond Poincaré de Caen, les dix-huit familles issues de la communauté des gens du voyage vivent bien. Entre confort et nostalgie de leur ancienne vie, elles témoignent.

Yolande habite depuis un an dans son pavillon de 44m2
Yolande habite depuis un an dans son pavillon de 44m2 © Radio France - Martin Cotta

C'était le 19 décembre 2013. Dix-huit familles issues de la communauté des gens du voyage s'installaient pour la première fois dans des maisons dites "en dur" sur le boulevard Raymond Poincaré de Caen . Un lotissement qui remplace depuis le terrain vague où ces familles vivaient pour certaines depuis le XIXème siècle. Un an après, l'heure est au bilan de ce programme unique en France d'habitat adapté aux familles de gens du voyage dans le Calvados. le Préfet du Calvados Jean Charbonniaud, le président de la Communauté d'agglomération de Caen-la-Mer et Maire de Caen Joël Bruneau ainsi que Sylvie Morin-Mouchenotte, présidente de Caen Habitat , Annick Czeczko, Présidente de la CAF du Calvados leur ont rendu visite pour célébrer cet "anniversaire".

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Une meilleure hygiène de vie...

C'est la première fois que Yolande installe un sapin de noël chez elle. Les guirlandes et le tapis de neige artificielle jouxtent un meuble-télé avec un écran plat grand luxe près de la baie vitrée. En l'espace d'une année, sa vie a changé et cette femme au sourire lumineux ne le regrette pas. Elle dispose maintenant d'une vraie salle de bain , beaucoup plus grande que celle de sa caravane par exemple : "Je ne vais pas dire qu'avant nous étions sales mais nous n'avions rien sous la main " explique t-elle. Rien sous la main, à commencer par des toilettes et une arrivée d'eau. Chaque famille paie 250 euros de loyer.

... mais quelques nostalgies

Si le confort s'est amélioré avec la construction de ces quatorze pavillons, Yolande garde certaines nostalgies de son ancienne vie gypsie. Ce temps où les réunions entre familles étaient plus fréquentes , où l'entraide était une condition du bien vivre. "Quand on voyait quelqu'un dehors, on sortait lui parler alors que maintenant chacun reste chez-soi, et ce n'est pas pareil ". Aujourd'hui dans le lotissement les familles se réunissent ensemble pour les anniversaires mais on est bien loin du cliché des rassemblements, autour d'un feu, la guitare en main et où tout le monde chante.

"Quand on voyait quelqu'un dehors, on sortait lui parler (...) maintenant chacun reste chez-soi"
— Yolande, une résidente des "Alizés"

Symbole de cette nostalgie également, les caravanes . Pas ou peu de familles ont vendu la leur. Bien souvent garées devant les pavillons , les caravanes sont encore un lieu de refuge pour certaines personnes comme Marthe. Cette petite femme en basket et gilet noir dort encore toutes les nuits dans la sienne par habitude : "On s'est toujours réveillé avec le bruit de la ville. Comme au printemps par exemple avec les oiseaux ou le bruit des voitures, le bruit de la vie quoi. Tandis que dans nos maisons, on n'entend plus rien, c'est le vide. A part le bruit du frigo... Moi dans ma caravane je sais l'heure qu'il est tout de suite parce qu'il y a du bruit. Des voitures, le tramway etc ".

"On s'est toujours réveillé avec le bruit de la ville (...) Tandis que dans nos maisons, on n'entend plus rien, c'est le vide"
*— * Marthe issue de la communauté des gens du voyage

Intégration réussie

Aujourd'hui les dix-huit familles de la communauté sont parfaitement intégrées dans le quartier des "Alizés". "De toute façon on était là avant tout le monde " ironise Yolande. Aucun problème n'est signalé avec les voisins , c'est donc "un modèle d'intégration " pour Sylvie Morin-Mouchenotte, présidente de Caen Habitat : "Il faut concilier différents mode de vie, différentes populations. C'est une autre manière d'approcher l'habitat ". La présidente de Caen Habitat ouvre donc la porte à d'autres projets de la sorte et le maire de la ville et président de la Communauté d'agglomération ne serait pas contre non plus : "Il y a une évolution des comportements dans notre société y compris de la part des gens du voyages qui aspirent de plus en plus à la semi-sédentarisation. Ils veulent garder leur mode de vie tout en restant à la même place. Quand on se penche sur la situation d'une ville comme Colombelles, je me dis qu'une solution comme celle des "Alizés" peut être amené à se développer ". C'est aussi selon le maire de Caen une façon d'accompagner socialement une communauté souvent mobile et nomade ainsi que de scolariser les enfants

Les caravanes sont encore installées dans les cours de chaque pavillon
Les caravanes sont encore installées dans les cours de chaque pavillon © Radio France - Martin Cotta

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