Attaque d’Arras : "des enseignants sont encore dans l’angélisme", dénonce une institutrice du pays viganais

L’ambiance est pesante, ce lundi matin, dans les écoles de France. Toutes rendent hommage aux deux enseignants, victimes de la barbarie islamiste : Samuel Paty, décapité il y a trois ans jour pour jour à la sortie de son collège de Conflans-Sainte-Honorine ; et Dominique Bernard, égorgé, il y a trois jours, par un ancien élève de son lycée, à Arras.

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En leur mémoire, une minute de silence est organisée dans tous les établissements scolaires, à 14 h. Un moment de recueillement qui pourrait être à nouveau marqué par des provocations ou des contestations. C’est la raison pour laquelle le ministre de l’Éducation nationale a appelé à les traiter avec la plus grande fermeté.

Dans le Gard, Laurence David, professeur des écoles, invite aussi ses collègues à ne rien laisser passer et à ne plus se taire, face aux élèves et aux parents qui contestant des enseignements et la laïcité. « Beaucoup de professeurs se sont réfugiés dans l’angélisme, déplore-t-elle, sur France Bleu Gard Lozère. Mais il faut sortir de ça. Ils doivent prendre conscience qu’aujourd’hui, des loups peuvent être parmi nous, ou graviter autour des écoles. » Mohammed Mogouchkov, suspecté d’avoir tué Dominique Bernard, avait en effet été scolarisé dans l’établissement de sa victime.

Sur France Bleu Gard Lozère, Laurence David appelle aussi ses collègues à ne pas avoir peur et à faire preuve de courage. "J’ai souvenir d’un directeur d’école qui me racontait qu’il avait été mis en cause pour un enseignement sur la reproduction des plantes. Sa réponse a été de dire aux parents : je vous signalerai, à l'avenir, les jours où ces leçons sont faites. Ça, c’est une forme de renoncement."