À Cram-Chaban, Gabriel Attal prend des engagements pour aider les sinistrés du séisme du 16 juin 2023

Ils étaient une petite cinquantaine à l'attendre, massés sous le haut-vent de la mairie de Cram-Chaban pour éviter la pluie. Les sinistrés du tremblement de terre du 16 juin se sont invités à la rencontre entre le Premier ministre, Gabriel Attal qui bouclait ce vendredi soir à Cram-Chaban une journée passée en Charente-Maritime, et les élus de la zone touchée.

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"Depuis le mois de juin, on n'a rien vu à part un défilé d'expert qui manifestement repartent comme ils sont venus" lance une femme à l'arrivée du Premier Ministre. D'autres témoignent de leurs maisons qui se dégradent au fil du temps, des difficultés financières entre le loyer du relogement et les prêts de leur maison inhabitables à régler, ou des inquiétudes pour "l'après 25 mars" quand le fonds d'aide au relogement d'urgence s'arrêtera. Gabriel Attal prend le temps de les écouter. Tout comme il écoutera les maires des trois communes sinistrées Cram-Chaban, la Laigne et la Grève sur le Mignon expliquer que la moitié à peine des maisons inhabitable a reçu la visite d'un expert, huit mois après le sinistre. Que certains habitants sont à bout, dans une détresse morale et financière, au point d'avoir besoin de colis alimentaires pour faire face aux difficultés. Et même, pour le maire de La Laigne qu'il "n'arrive plus à gérer" qu'il ne peut pas s'occuper de sa maison, étant lui-même sinistré, parce qu'il passe son temps avec ses administrés.

"On a bon espoir, on a été écouté. On a bon espoir pour les sinistrés" - Mathieu Priez, président du collectif des sinistrés de La Laigne.

Au bout d'une heure de réunion avec les élus, c'est Mathieu Priez, le président du collectif des sinistrés de La Laigne qui vient annoncer la bonne nouvelle : "Tous les gens qui sont dans les mobil homes ne paieront pas de loyer tant qu'ils ne sont pas dans leurs maisons". Le premier ministre s'est engagé à débloquer une aide de l'État pour prendre en charge leur relogement quand le fonds d'urgence s'arrêtera. Et il a aussi décidé de taper du poing sur la table, il va convoquer les assureurs à Matignon pour les inciter à prendre en charge les relogements, et aussi pour "que toutes les expertises soient réalisées, quitte à ce que l'on fasse ce que l'on a fait dans le pas de Calais". Le président de la république avait demandé fermement aux assureurs d'agir, ils avaient "fait venir des experts d'autres régions".

Le premier ministre a aussi annoncé l'ouverture "sous 10 jours" d'une ligne téléphonique et d'une plateforme internet réservée aux sinistrés pour qu'ils fassent remonter en préfecture leurs difficultés, avec les assurances entre autres. Un canal qui devrait faciliter leurs démarches (et les rendre plus rapides), et aussi alléger la pression qui pèse sur les maires.

Des sourires et des réactions positives

Après la réunion, Gabriel Attal revient échanger avec les sinistrés devant la mairie de Cram-Chaban. Il explique les mesures, écoute encore. "Vous n'êtes pas seuls, on ne vous lâchera pas, on va continuer à suivre les choses de très près". Il promet de faire un point toutes les semaines avec ses services sur la situation. "Je suis très content ce soir" confie le maire de Cram-Chaban Laurent Renaud. "Cette réunion a permis de faire le point, et surtout ce soir les gens ont le sourire, et ça me fait plaisir". Il ajoute que certains sinistrés sont venus lui avouer des intentions suicidaires. "C'est une bonne soirée qui ne va pas régler tous les problèmes tout de suite, mais on a fait un grand pas".

"C'est positif, on avance" renchérit le président du collectif des sinistrés de La Laigne. Mathieu Priez reste prudent "on veut que ce soit suivi d'actes, mais le dialogue a été constructif et on a été entendu".