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80 ans de la Libération : des lycéens de Poitiers partent sur les traces des maquisards poitevins

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En cette année 2024, la France célèbre les 80 ans du débarquement et de la Libération. Alors que les témoins disparaissent, la transmission mémorielle devient vitale. À Poitiers, au-delà des cours, les élèves du lycée du Bois d'Amour vont sur le terrain sur les traces des maquisards. Reportage.

Philippe Linciot enseignant au Lycée du bois d'Amour de Poitiers raconte la petite histoire de la grande Histoire à ses élèves de terminale. Philippe Linciot enseignant au Lycée du bois d'Amour de Poitiers raconte la petite histoire de la grande Histoire à ses élèves de terminale.
Philippe Linciot enseignant au Lycée du bois d'Amour de Poitiers raconte la petite histoire de la grande Histoire à ses élèves de terminale. © Radio France - Delphine-Marion Boulle

80 ans plus tard, la France commémore cette année le Débarquement et la Libération. Des célébrations qui ont d'ores et déjà commencé et vont se prolonger jusqu'à l'année prochaine. Au cœur des commémorations, la question de la mémoire : comment la préserver, la transmettre, la faire vivre alors que les derniers témoins et acteurs des évènements disparaissent. Cette question mémorielle fait partie intégrante du programme de Terminale via la spécialité Histoire-Géographie, Géopolitique, Science Politique. Mais au-delà du programme et des cours, au lycée du Bois d'Amour de Poitiers, les élèves se penchent sur l'histoire locale et partent sur le terrain, sur les traces des résistants poitevins.

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Au bord de la départementale 7, devant la stèle du Monument de la Liberté, Philippe Linciot enseignant raconte la petite histoire de la Grande histoire. "la région où nous sommes ne sera libérée que le 5 septembre 1944, ça veut dire que les gens qui sortent les drapeaux à la fenêtre le 6 juin, ce n'est pas vrai partout. Il faut remettre en perspective. La région où nous sommes redevient une zone de guerre et la résistance passe aux actions armées". Photo d'époque à l'appui, le professeur d'histoire-géographie raconte à une trentaine de lycéens la libération du camp d'internement de Rouillé par les maquisards, puis la chasse à l'homme lancée par les allemands.

"C'est vraiment une prise de conscience qu'on ne peut pas avoir juste avec des cours" explique Arthur, l'un des lycéens.
"C'est vraiment une prise de conscience qu'on ne peut pas avoir juste avec des cours" explique Arthur, l'un des lycéens. © Radio France - Delphine-Marion Boulle

Équipé de bottes, le petit groupe se dirige vers la forêt toute proche. Au cœur de la forêt se trouve les ruines d'une ferme. La Ferme de la Branlerie, le lieu où se sont cachés une partie des maquisards avec des prisonniers allemands. Les Allemands vont reprendre les lieux, libérer les leurs, incendier la ferme, capturer puis exécuter les résistants. "C'est ici que le combat va se nouer et il s'achèvera au carrefour de Vaugeton avec l'exécution des prisonniers maquisards sur place" raconte l'enseignant. Les élèves observent les lieux. Ici l'histoire se vit concrètement et ça change tout pour les lycéens. La plupart d'entre eux ne connaissent le conflit que par les livres et documentaires, il n'y a plus de lien générationnel direct, leur grand-parent n'ayant pas connu la Seconde Guerre mondiale. "il y a une atmosphère, une ambiance, on sent davantage l'Histoire" explique Alexandre. "C'est vraiment une prise de conscience qu'on ne peut pas avoir juste avec des cours ou uniquement avec l'histoire racontée" ajoute Arthur.

La ferme de la Branlerie, dans la forêt de Saint-Sauvant, où les maquisards avaient installé leur quartier général.
La ferme de la Branlerie, dans la forêt de Saint-Sauvant, où les maquisards avaient installé leur quartier général. © Radio France - Delphine-Marion Boulle

C'est la deuxième année que le lycée organise cette sortie. "Il y a une partie du programme qui s'appelle Histoire et Mémoire, donc on parle de la construction de la mémoire, de la façon de faire de l'Histoire. Les évènements locaux nous permettent d'aborder ces deux angles de la spécialité" explique Philippe Linciot. Amener les élèves sur le terrain est un plus indéniable, d'autant plus que l'Histoire locale permet d'illustrer l'Histoire dans son aspect national : "Ces lieux sont importants. Ils disent beaucoup aussi aux gens qui vivent ici. Il y a un autre aspect, c'est qu'on touche à des thèmes forts. Avec Rouillé, c'est l'internement, c'est Vichy et avec le maquis de Saint Sauvant, c'est la résistance, donc on est à la fois dans les célébrations et on est aussi dans l'Histoire construite sur l'Histoire locale" ajoute l'enseignant.

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L'an passé, les élèves ont produit un texte mémoriel dédié au maquis. Le récit, imaginé comme le témoignage du plus vieil arbre de la forêt, raconte la fin du maquis de Saint-Sauvant et la chute des maquisards. Gravé sur une plaque, il sera installé et inauguré dans la forêt lors des célébrations du 80ᵉ anniversaire de la Libération.

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